RESUME : Ahmed me guide à travers la maison et m'explique la disposition de chaque objet. Avec le temps, leurs propriétés avaient pris de l'ampleur...La famille gère ses biens sous les yeux attentifs de Belaïd et d'Idir...Les descendants sont obligés d'assister à la cueillette des olives et aux premières semences. Ahmed poursuit : -Tout ces biens sont à nous. Oncle Idir s'occupe encore de ses ruches et mon père veille d'un œil sûr, sur le reste. Nous tentons de colmater notre absence sur le terrain, pour participer de temps à autre à la cueillette des olives ou aux premières semences, bien que les équipes que dirige Omar, sont bien mieux placées que nous pour ces travaux. Il sourit : -Je vous embête avec tout çà. -Pas du tout, bien au contraire, je suis assoiffée d'en connaître un peu plus sur votre famille. Na Louisa m'en avait tellement parlé. Nous laissons là Ahmed et sa femme pour continuer notre inspection à travers le village. Cette fois-ci, Hakim et Fares m'oriente vers la fontaine : -Elle est là depuis toujours, me dit Fares. Je ne sais pas depuis combien de siècles, mais nos grands-parents nous ont parlé de cette “flaque d'eau" qui existait bien avant eux. Bien sûr, on a dû la reconstruire plusieurs fois, du moins le bassin, car l'eau perce la roche pour se déverser dedans. La fontaine semble offrir son eau les mains tendues, le bassin plein se déversait sur le sol boueux, tandis que l'alcôve rocheuse abritait la source. Je trempe mes mains dans l'eau glaciale et sentit tout de suite la fraîcheur pénétrer le long de mes membres : -Tu peux boire sans crainte, me dit Fares. Nos vieilles femmes nettoient quotidiennement le bassin. Le liquide limpide avait un goût frais et sucré, un délice pour la langue.J e m'assoies sur une roche pour admirer le panorama magnifique qui nous faisait face. Au loin, un berger marchait derrière son troupeau de mouton. Une image venue d'un autre temps. Non loin de là, un autre tableau se dresse : un mulet chargé de fardeaux de bois avançait d'un pas alourdi, alors que quelques vieilles femmes nous rejoignirent pour remplir leurs jarres à la fontaine : -Comme dans l'ancien temps, dis-je -Ici le temps avance, mais fais toujours un petit clin d'œil derrière lui, un clin d'œil au passé. Les gens ont tous l'électricité et l'eau chez eux, mais les vieille coutumes survivent grâce aux anciens. La promenade à travers ce village qui m'a fasciné prend fin. Il commençait à faire nuit. Nous retournons chez Fares où nous attendait Malika : -Alors comment tu as trouvé le village ? -Merveilleux tout comme ses gens. -Tu devrais rester un peu plus longtemps pour profiter de l'automne. -Ce n'est pas l'envie qui me manque, figure-toi, mais je dois rentrer dès demain. Un long travail m'attend. -Déjà... !s'écrie Malika....Moi qui pensais que tu allais me tenir compagnie durant quelques jours. Je pousse un soupir : -Hélas je ne le pourrais pas, j'ai du pain sur la planche ...Comme je suis confuse ! Malika sourit : -Ne t'en fais donc pas..Je me rattraperais plus tard, puisque moi aussi je vais devoir rentrer en ville à la fin des vacances. -Très bien...Et là, tu n'y échapperas pas. Je suis une femme très bavarde..Si bavarde que tu vas crier grâce et me supplier de me taire. Malika rit : -Je m'ennuie tellement. -Mais non...Tu ne devrais pas dire çà....Tu es une jeune mariée, et tu as du temps à passer avec ton jeune mari. Fares se racle la gorge : -Elle n'y pense même pas...D'ailleurs je crois que je ferais mieux d'aller me dénicher un autre jupon de l'autre côté de la mer tout comme Aïssa. -Non...Non...Tu ne feras pas çà....Tu es trop épris de Malika, lançais-je en riant. -Quand penses-tu donc rentrer ? demande Hakim. -Demain dans la journée, et toi ? -Je rentre avec toi, si tu le permets bien sûr. Je serais un agréable compagnon de route. -Je n'en doute pas...Mais avant cela, je dois rendre visite à Na Louisa..Une dernière visite d'adieu, elle y tient tellement. -Pafait. Je t'y accompagnerais dans la matinée. Na Louisa m'attendait. Ahmed avait dû l'informer de ma visite, et je fus surprise de rencontrer chez elle ses neveux Belaïd, Idir, et même Lounes. -Je voulais te présenter un peu la famille, me dit-elle d'un air malin. (À suivre) Y. H.