L'armée égyptienne a promis hier, de “venger" les seize gardes-frontières tués la veille dans le Sinaï par des “terroristes" qui se sont ensuite infiltrés en Israël, où cinq d'entre eux ont été tués. Cette attaque est la plus grave commise contre les forces égyptiennes dans la péninsule depuis les accords de paix israélo-égyptiens de 1979, qui ont rendu le Sinaï à l'Egypte. “Nous jurons au nom de Dieu que nous allons venger" les seize hommes tués près du poste-frontière de Karm Abou Salem (Kerem Shalom, en hébreu), a affirmé le Conseil suprême des forces armées (CSFA) égyptien. “Les Egyptiens ne vont pas attendre longtemps avant de voir la réaction" à cette attaque perpétrée par des “terroristes", ajoute le communiqué militaire. Selon les autorités égyptiennes, une dizaine d'hommes armés de grenades, d'armes automatiques et de lance-roquettes se sont emparés dimanche de deux blindés à un barrage près de la frontière, tuant seize gardes-frontière. Les assaillants ont ensuite réussi à pénétrer en territoire israélien avec l'un des blindés, avant d'être neutralisés par les forces israéliennes. Cinq membres du commando ont été tués, a indiqué l'armée israélienne. Cette interception a permis de “faire échec à un attentat sanglant", a indiqué à la radio militaire le général Yoav Mordehai, porte-parole en chef de l'armée israélienne. Le général a qualifié les membres du commando “d'éléments du jihad mondial basés dans le Sinaï, devenu une serre pour le terrorisme mondial en raison de la faiblesse du contrôle exercé" par l'Egypte. Le président égyptien Mohamed Morsi a quant à lui, promis de reprendre en main la région, après une réunion avec les responsables de l'armée, de la police et des renseignements. M. Morsi a déclaré dans une allocution télévisée diffusée dans la nuit que des “instructions claires" avaient été données pour reprendre “le contrôle total du Sinaï", où la situation s'est détériorée après la chute en 2011, de son prédécesseur, Hosni Moubarak, sous la pression d'une révolte populaire. Le ministère de l'Intérieur égyptien a de son côté annoncé lundi l'envoi d'une mission d'enquête sur le site de l'attaque. L'armée égyptienne n'est que très faiblement présente dans la péninsule désertique en raison de la démilitarisation de ce secteur prévu par les accords de paix avec l'Etat hébreu. Cette attaque constitue la première crise sécuritaire grave pour le président Morsi, issu du mouvement des Frères musulmans, en fonction depuis fin juin et dont le gouvernement, formé par le Premier ministre Hicham Qandil, n'est en place que depuis samedi. Le ministre israélien de la Défense Ehud Barak avait estimé dimanche soir, que l'attaque soulignait “la nécessité pour les autorités égyptiennes d'agir fermement pour rétablir la sécurité et lutter contre le terrorisme dans le Sinaï". R.I/Agences