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Mostaganem
Ramadhan by night à Bouguirat
Publié dans Liberté le 07 - 08 - 2012

Si durant la journée, c'est l'imbattable souk des fruits et légumes qui détient la palme d'or de l'animation, une fois la nuit tombée, c'est le long boulevard central de l'agglomération qui se transforme en souk, drainant un interminable mouvement de va-et-vient désordonné.
En dehors de Mostaganem et ses stations balnéaires agitées, le “menu" des jeûneurs reste quasiment le même, à travers bourgades et douars. Alors que pendant le jour, le Ramadhan uniformise presque le mode de vie, une fois le jeûne rompu, c'est chacun son style, son ambiance et sa voie.
Aussitôt la panse plus ou moins remplie, on s'affaisse, piquant un petit somme, du moins pour les adultes, avant d'aménager le reste du temps libre de sa nuit en occupations. Il y a ceux qui se consacrent à la prière nocturne des tarawih et ceux qui, la nuit durant, “tuent'' le temps. Entre les deux, les partisans de la devise “chouia au Bon Dieu, chouia à mon cœur'', s'acquittent du devoir religieux avant d'aller jouir des plaisirs de la vie. Ceux-là prennent autant de temps pour prier que pour sortir, jouer, acheter, festoyer, fumer ou, tout simplement, se balader. Lors de la prière des tarawih, mosquées et salles de prière font le plein de fidèles. Selon la proximité de l'édifice, le charisme de son imam, sa promptitude dans l'exécution de la prière, ou, phénomène nouveau vécu cette année, sa dotation en climatiseurs, on choisit son lieu de culte.
Ailleurs, les cafés, également habituels ou occasionnels, demeurent l'autre mégapole de l'attraction d'une majorité de noctambules. Ils sont archicombles. Les inconditionnels des dominos, de la “roneda'', du loto ou de la tchatche s'y donnent rendez-vous. Aux alentours, le brouhaha diurne cède la place à une quiétude relative, plus favorable aux “tenanciers'' des tablettes et aux dealers qui animeront le commerce “capiteux'', de la vente des cigarettes en détail, du kif et des comprimés “tranquillisants''. Les accros qui jeûnent ne peuvent s'en passer pour se remettre d'aplomb. Les commerces d'alimentation générale, de confiserie, et surtout de la chaussure et de l'habillement prolongent leurs horaires d'ouverture jusqu'à l'approche du s'hor. Il ne peut y avoir meilleure aubaine pour renflouer la caisse !
Après la prière des tarawih, il y a ceux, nombreux, qui rejoignent leur “cercle'' dans les cafés et cafétérias, afin de se retrouver entre amis, pour siroter un café, un thé ou une boisson fraîche, en discutant de tout et de rien, tout en contemplant l'environnement et le va-et-vient de la foule. Dans certains “établissements'', jeunes et moins jeunes se retrouvent pour d'interminables parties de cartes, de dominos ou de loto, jusqu'à ce qu'on leur demande d'évacuer le lieu, fermeture oblige ! En ces chauds jours de mois sacré, ce sont les visites familiales qui ont la cote.
C'est la formule préférée par la gent féminine pour aller passer de bons moments entre proches, amies et voisines. Cela donne comme une impression de changement et de rupture avec la routine. Autre choix nouveau, les “enfants'' des cités et des douars, notamment les adolescents, ne sont plus intéressés par la descente en ville. Privilégiant la liberté de leur environnement direct, ils créent leur propre espace, au bas de leur immeuble ou à l'intérieur de leur maison. Là, ils s'organisent pour aménager de petites parcelles de terrains, là où il y a assez d'éclairage comme à proximité ou sous un candélabre d'éclairage public ou à l'entrée de blocs d'habitation, pour s'adonner, eux aussi, à des parties de jeux de cartes ou de dominos. Les “équipes'' formées de binômes se bousculent pour se succéder les unes aux autres.
Les parties s'enchaînent jusqu'à une heure tardive de la nuit, parfois jusqu'à l'interruption par l'appel du muezzin. Dans tout cela, il y a également ceux qui restent à la maison et plus singulièrement les filles qui font, elles aussi, comme elles peuvent. C'est surtout la télévision qui reste leur principal moyen d'évasion et de distraction. On sort également pour se rendre au cybercafé du coin, dans le but de surfer sur la toile ou tchatcher avec des correspondants à l'autre bout de la terre, ou... dans la maison d'à côté ! Les “pantouflards'', eux, préfèrent rester chez eux, dans la tranquillité et la fraîcheur artificielle, loin du tumulte des nuits ramadhanesques. L'Aïd pointant du nez déjà, il y a surtout, et cela est devenu un rituel ramadhanesque, ces pères de famille qui mettent à profit ces sorties nocturnes pour faire leurs emplettes de vêtements. Souvent accompagnés de leur progéniture, ils ont latitude de faire les essayages, dans la foulée de l'évasion.
Certains, rares, ayant la chance d'être véhiculés, optent pour la virée à Mostaganem, en ville ou au bord de la mer, où Salamandre et Sablettes focalisent le record de l'affluence nocturne.
M. O. T.


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