La dissidence dans les partis politiques “n'est pas un phénomène propre à l'Algérie. Elle touche toutes les organisations politiques de par le monde". Tel est le constat présenté, mercredi soir, par les invités du quotidien Algérie News lors du débat organisé à propos du phénomène de dissidence qui touche un grand nombre de formations politiques. À partir de ce constat, les invités ont mis l'accent sur “la nécessité de ne pas diaboliser la dissidence" car elle est “liée à l'activisme politique". Abdelaziz Djerrad, politologue et membre du Comité central du FLN, Zoubir Arous, enseignant universitaire, Djamel Abdesselam, président du Front de l'Algérie nouvelle, et Sofiane Djillali, fondateur et président du parti Djil Djadid ont été conviés à apporter leur analyse sur le sujet. “La dissidence n'est pas propre aux formations algériennes", a indiqué Zoubir Arous. Un constat que partagent les autres invités qui ont, tour à tour, expliqué “les raisons de la dissidence". Pour Abdelaziz Djerrad, “l'identité partisane et idéologique" de nos formations n'est pas encore claire. Cet état de fait s'ajoute, selon lui, “au regard ironique du citoyen sur ces partis". Il a indiqué qu'il faut “classer les partis selon leur appartenance idéologique", ce qui fait défaut à nos partis. Il a expliqué qu'en Algérie, il est difficile d'élaborer une cartographie politique concernant les partis, du fait, a-t-il souligné, “de l'absence de ce classement selon les appartenances, sur le plan physique, qui concernerait le poids de chaque formation et le critère idéologique". Cette typologie permettrait d'identifier, si besoin est, les facteurs idéologiques et physiques de ces partis pour en avoir une image et une carte claire de la scène politique. Zoubir Arous a expliqué qu'avant l'ouverture “démocratique", l'obéissance dominait dans les mouvements politiques qu'a connus le pays. “Avant, les militants obéissaient au doigt et à l'œil aux chefs de mouvement". L'ouverture politique et la fin de l'activisme dans la clandestinité ont donné “des ailes" aux anciens militants, lesquels, après chaque rupture organique, “créent leur propre formation". Djamel Abdesselam, président du Front de l'Algérie nouvelle, a abondé dans le même sens en expliquant, par ailleurs, que “mêmes les pratiques dans les partis poussent à la dissidence". Les animateurs de la rupture avec les directions partisanes “ne donnent pas souvent naissance à d'autres formations". Selon lui, les dissidents sont partagés, dans le meilleur des cas, en trois catégories. Ceux qui quittent définitivement la scène politique, ceux qui créent une autre formation et ceux qui choisissent d'y rester. Sofiane Djillali, président de Djil Djadid, a, quant à lui, indiqué que les pratiques du pouvoir pour contrer les partis politiques, avec la fermeture du champ politique, participent “aux crises des formations politiques". Il a, néanmoins, indiqué qu'une nouvelle génération “saura dépasser les obstacles" pour proposer “un autre projet", autre que celui d'un pouvoir “biologiquement finissant". M M