Il était très ému durant toute la course de Tawfik Makhloufi en finale des 1 500 m à Londres, le recordman de la spécialité, le Marocain Hichem El-Guerroudj ne s'est pas retenu pour exprimer sa joie et son admiration à la course spectaculaire de l'Algérien, pourtant il y avait bien un Marocain, Iguider, qui a terminé à la 3e place. Le fair-play et la sportivité de Hichem El-Guerroudj ne l'ont pas empêché de pencher vers le plus fort au détriment du patriotisme. L'ex-champion du monde et olympique était fier de la performance de l'Algérien : "Je félicite Tawfik Mekhloufi, pour son titre olympique, il mérite l'or, il était le meilleur de ses adversaires. C'est un honneur non seulement pour l'Algérie, mais pour tout le Maghreb. Je suis tout content pour Makhloufi et je lui souhaite personnellement d'autres succès, d'autres performances encore meilleures que cela pour les années à venir. Ce n'est pas facile, il faut continuer à travailler pour garder sa place au sommet de la pyramide" telles étaient les éloges d'El-Guerroudj, à propos de la performance surprenante de l'athlète algérien, sur les ondes de la Radio nationale. Toujours concernant l'exploit de Tawfik Mekhloufi, El-Guerroudj espère encore mieux pour le héros algérien dans la discipline : “Makhloufi a les capacités qu'il faut pour dominer à l'avenir le 1500 m. Depuis l'époque de Saïd Aouita, de Noureddine Morceli ou alors la mienne, cette course a nettement évolué. On a toujours assisté a un style différent qui faisait à chaque fois la différence, et c'est ce qu'on découvre avec cette nouvelle génération de Mekhloufi", précise le recordman marocain tout en prévoyant que le nouveau champion olym pique Tawfik Mekhloufi en réalisant un temps de 3'34''08 “peut descendre facilement à 3'30'', sauf que cela exige un travail permanent, c'est maintenant que Makhloufi doit prendre les choses au sérieux. Désormais, il lui est recommandé de travailler tous les jours, je dis bien tous les jours car le moindre délaissement lui fera perdre son rythme, surtout que de nos jours, les choses évoluent trop rapidement", estime le champion du monde de la discipline. Mekhloufi a, certes, réussi à décrocher l'or à Londres, il était la découverte des spécialistes. Tout le monde dit qu'il a couru avec une technique différente de celle qu'ils ont l'habitude de voir dans les courses du 1 500 m, mais une technique qui, s'emble-t-il, ne mènera pas Makhloufi à dominer cette discipline : “Si Mekhloufi souhaite rester intouchable sur cette distance et espérer battre le record du monde, chose qui reste toujours possible, il doit améliorer son rythme, c'est très important dans l'épreuve du 1500 m, il doit aussi travailler son poids. Plus on descend dans le chrono, plus ça devient compliqué" explique El-Guerroudj. Avant de finir sur une morale qui ciblait plus les dirigeants du sport au Maroc et en Algérie : “On a toute une histoire, nous les Maghrébins, avec le 1 500 m dommage que ces derniers temps on ne lui donne pas trop d'importance, alors que les capacités humaines existent. Il faut savoir l'exploiter et donner de l'importance au sport en général" conclut le roi du 1 500 m des années 90.