La septième édition a pris fin avant-hier soir. Le jeune Nassim Bour a reçu le grand prix de cette édition. La soirée, marquée par la présence d'un public nombreux et largement “converti", a été émaillée par les belles prestations de Kamel Aziz et Mustapha Belahcène. La septième édition du Festival national de chanson chaâbi a pris fin, vendredi soir, au théâtre de plein air Fadéla-Dziriya de l'Institut national supérieur de musique (INSM), en présence de la ministre de la Culture, Khalida Toumi, d'artistes et surtout d'un public nombreux. Une forte affluence qui suggère que l'espace Fadéla-Dziriya pourrait être le théâtre de diverses manifestations artistiques tout au long de l'été. Les spectateurs ont eu droit au départ à une prestation des candidats qui ont été accompagné par l'orchestre du festival. Place ensuite aux invités d'honneur de l'édition 2012, notamment Anouar Tabest (Alger), lauréat du premier prix du festival, l'an dernier, et qui a interprété "Salla Allahou âala Mohamed" et "Ya Lotf Allah El Khafi". Il sera suivi par Abdelhak Bourouba (Alger), un autre lauréat du Festival (2007), qui entonnera "Salla Allahou âala El Moubacher". Kamel Aziz (Alger), rythmicien hors pair, et lauréat du troisième prix du festival du chaâbi en 2006, a chanté à sa manière (et de la plus belle des manières !), "Ya Rebi lenabi El Qorchi" et "Khifan djit âandek qassed". Son jeu sur la mandole et son sens du rythme ont donné des tonalités contemporaines à une musique bien ancrée dans la tradition, et intonations modernes à la poésie de Sidi Lakhdar Benkhlouf et de Ben Msaïeb. Kamel Aziz cèdera la scène à celui qui est surnommé le "cardinal de Relizane" ou "le petit cardinal" : Mustapha Belahcène (Relizane). Avec un phrasé particulier qui rappelle le grand maître du chaâbi, El Hadj M'hamed El Anka, Mustapha Belahcène a entonné "Ya chbih dhiy lahlal" et "achqi w ghrami". Lors de sa prestation, les youyous fusaient et les applaudissements rompaient le silence quasi parfait. Par la suite, Mohamed Benzerb (Jijel), Boubekeur Kherraz (Béjaïa), Maamar Belahcène (Mostaganem), Alaa Ben Nacer Bouaziz (Skikda) et Houria Allal (Chlef) ont reçu des prix d'encouragement. Bouferma Hadj, un descendant de la famille de Sidi Lakhdar Benkhlouf, auquel le festival a dédié cette septième édition, a été honoré. De plus, une série de livres a été offerte par le festival pour alimenter la bibliothèque du mausolée de Sidi Lakhdar Benkhlouf. "Un déroulement populaire" Mohamed Hmaidia, membre du jury (un jury composé également de cheikh Boudjemaâ El Ankis, Tahar Ben Ahmed, Nacereddine Baghdadi, Mohamed Touzout, Abdelkader Rezkallah, Yacine Saâda, Bouassriya Toudjine), a indiqué que les candidats étaient "homogènes" et que leur niveau se rapprochait. Il annoncera ensuite le palmarès qui consacrera le jeune Nassim Bour (Alger). Le lauréat du premier prix qui a étudié à l'association "El Ankaouia" nous déclarera : "Je suis très content pour ce prix que je dédie à la mémoire de Kamel Messaoudi, parce que c'est grâce à lui que j'ai appris à chanter. Je tiens à remercier tous ceux qui œuvrent pour la survie de ce festival, et les candidats également. Je rêve, par ailleurs, de faire une vraie carrière dans le chaâbi, parce que j'aime profondément cette musique." Abdelkader Bendamèche, commissaire du Festival national de la chanson chaâbi, nous a, pour sa part, dressé un pré-bilan : "C'est un déroulement populaire. Le chaâbi maintenant se distingue mieux que l'an dernier et que les années précédentes, parce qu'il y a la formation qui rentre en jeu, et le suivi régulier des interprètes, durant toute l'année, ce qui se traduit par la qualité que nous sommes en train de voir. Le premier prix le mérite aisément, et même ses collègues le reconnaissent. Chaque année, il y a le premier prix qui se distingue, qui sort du lot, et c'est ça le propre de toutes les éditions du festival, à savoir faire découvrir de nouveaux talents." Notre interlocuteur ajoutera, concernant les journées d'études et les cycles de formations, que son festival a initié que "la force de notre réunion est le suivi des journées d'études, le suivi de la documentation qu'on donne régulièrement aux interprètes (les demi-finalistes et les finalistes), et nous diffusons au maximum des livres dans ce domaine". M. Bendamèche signalera, en outre, que l'édition 2013 aura lieu du 25 au 30 juillet, toujours au théâtre de plein air Fadéla-Dziriya. Il nous annoncera, par ailleurs, qu'un grand colloque portant sur la poésie populaire sera organisé durant l'année 2013. PALMARÈS Prix de la meilleure interprétation féminine : Houria Allal (Ténès, Chlef). Prix spécial du jury : Zoheir Mazari (Alger). Cinquième prix : Abdelkader Belmahi (Mostaganem). Quatrième prix : Chawki Friekh (Annaba). Troisième prix : Mounir Abella (Tizi Ouzou). Deuxième prix : Abdelaziz Kermiche (Annaba). Premier prix : Nassim Bour (Alger).