Incontestablement depuis quelque temps, le judo national est en net déclin. Une décadence que les Jeux de Londres ont mis au grand jour. L'élimination de Soraya Haddad, dès le premier tour du tournoi de judo (-52 kg) des Jeux olympiques, demeure une véritable équation à plusieurs inconnues pour de nombreux observateurs. Favorite au podium dans sa catégorie, la fille d'El-Kseur (Béjaïa) a été disqualifiée par les juges, pour avoir utilisé une technique interdite par les règlements de la Fédération internationale de judo. L'enchaînement technique qu'elle a utilisé lui a valu une disqualification. Ce qui remet sur le tapis le manque de maîtrise par les athlètes algériens des nouveaux règlements de la Fédération internationale de cette discipline. Les observateurs de ce sport s'interrogent d'ailleurs sur le fait qu'on n'ait pas mis à jour l'entraînement de cette athlète pourtant chevronnée concernant ses techniques bannies par la Fédération internationale. Une situation qui pose également le problème du manque de formation et d'information au niveau de cette tutelle. L'entraîneur Bouhadou, qui avait pris congé de la Fédération qatarie de judo pour venir l'entraîner durant les quatre derniers mois précédant les JO de Londres, a d'ailleurs mis en exergue ce couac technique au sortir de ce combat du premier tour perdu par sa protégée face à la Roumaine Andrea Chitu. “Soraya a fait un mouvement interdit, ça se passe tellement vite, et elle a été sanctionnée. Elle a tenté un koshigari mais elle a raté la jambe de son adversaire, l'enchaînement n'a pas été fait correctement et ce genre d'erreur se paye cash (...) Disons qu'elle a raté son mouvement. Ça aurait pu marcher si elle avait touché la jambe de la Roumaine, malheureusement, ça n'a pas été le cas", a-t-il notamment expliqué à l'issue de ce combat au goût amer. Soraya Haddad a avoué qu'elle était déçue. “Les quatre années passées à la préparation de cette compétition ont été longues et très difficiles, le judo étant un sport de combat qui nécessite beaucoup d'efforts", a-t-elle expliqué, avant d'ajouter qu'il ne s'agit pas d'une “faute de débutante" comme relevé dans la presse, mais “d'un enchaînement technique raté" qui lui a coûté la disqualification. Grand espoir de médaille, Soraya Haddad quitte donc les Olympiades de Londres par la petite porte sur “une erreur technique", alors qu'elle participait à ses troisièmes Jeux olympiques de suite et ambitionnait de remonter sur le podium pour la deuxième fois de rang après le bronze de Pékin. Mais Soraya Haddad remontera la pente. Elle sait qu'elle en a les potentialités. “Elle a 27 ans, elle a les moyens de faire une autre Olympiade". A. H