RESUME : Smaïl profite du week-end pour rentrer à la maison. Sa mère remarque tout de suite qu'il la suit et qu'il semble préoccupé. Elle l'interroge, et quelle ne fut sa surprise lorsqu'il lui parle de Aïda. Elle promet d'en parler à son père, à la première occasion. Smaïl lui montre des photos. Sa mère la trouve très belle... Smaïl embrasse sa mère. Il sait qu'il l'a gagnée à sa cause. Il faut lui laisser le temps d'aborder le sujet avec son père et sa grand-mère. Avec un peu de chance, ils accepteront. Même s'il n'arrive pas à imaginer un refus de leur part, il sait qu'il sera impossible d'envisager l'avenir avec une autre qu'elle. Aïda fait partie de lui.Le jeune homme rentre à Alger vendredi soir afin de pouvoir attendre sa dulcinée, il veut la voir avant les cours de samedi matin. Il se rend à la cité de jeunes filles. Comme d'habitude, aux environs de vingt heures, Aïda est sortie appeler sa famille. Il attend près de la cabine de téléphone. Il se tient derrière. Dès qu'elle en sort, il lui fait la surprise de surgir. Aïda est si heureuse qu'elle lui tend les bras. Les deux amoureux s'enlacent sous le regard des autres. Ces derniers ne sont nullement choqués, ils sont si nombreux à se tenir ainsi, dans l'ombre, à profiter du temps présent pour se retrouver et partager un peu de chaleur. Aïda et Smaïl sont un couple comme un autre. - Quand es-tu arrivé ? Lui demande-t-elle. - Je ne sais plus depuis quand j'attends, répond-il avant de lui demander : - Essaie de deviner ce que j'ai fait au bled ! Je n'en sais rien, réplique-t-elle avant de feindre de réfléchir. Mais il se peut, vu que tu es très beau, que tu as fait la cour à quelques belles filles de ton village ! Et que feras-tu si je confirme ? dit Smaïl en souriant. M'arracher les yeux ? Le cœur ? A elles, oui ! réplique-t-elle en riant. Comme ça, je t'aurai intact ! Le jeune homme est redevenu sérieux. - Figure-toi que si je suis parti à la maison, lui confie-t-il, c'est pour mettre ma mère au courant. Je lui ai demandé d'en parler à mon père. Si tout va bien, mes parents iront voir les tiens au mois d'août ! - Tu crois qu'ils vont accepter ? - Aïda, je ne me laisserai pas faire, dit-il pour la rassurer. Je vais tenter de trouver du travail rapidement ! Comme ça, je pourrais faire face aux dépenses... - Mais s'ils refusent ? demande-t-elle avec insistance. - J'irai seul voir tes parents, dit Smaïl. Je les convaincrai que je suis le seul à pouvoir te rendre heureuse ! Seront-ils difficiles ? Que pourraient-ils me demander d'autre ? - Jamais ils n'accepteront de me promettre sans la bénédiction de tes parents, dit-elle avant de soupirer. Même si ma famille est riche et lettrée, elle reste très à cheval sur les traditions ! On ne pourra jamais se marier sans le consentement de nos familles. - Prions pour que ma famille ne fasse pas la bêtise de refuser, dit le jeune homme. Aïda, on se voit demain après-midi ? - Si tu veux, on se retrouve au parc, propose-t-elle. J'aimerais bien me promener ! Aujourd'hui, il a fait si beau... - D'accord pour une promenade en forêt ! - Attends-moi à l'entrée du parc ! Ils ne tardent pas à se séparer. Aïda retourne à l'intérieur de la cité. Une immense tristesse l'envahit. Dans peu de temps, elle allait devoir repartir à Chlef, le temps que les résultats soient affichés. Elle aurait voulu rester, mais comme ses parents savent qu'elle n'a rien à faire en attendant, elle est contrainte à rentrer pour ne pas remettre en cause la confiance qu'ils ont placée en elle. Elle ne veut pas les décevoir maintenant, et elle ne veut pas qu'ils se doutent qu'il y a une autre raison qui la pousse à rester Alger. Si la chance est de son côté, elle se trouvera du travail à Alger. Elle veut travailler dans la même ville que lui pour pouvoir le revoir. Son cœur se serre à chaque fois qu'elle pense à son départ. Le lendemain, quand ils se retrouvent au parc zoologique, Smaïl remarque ses yeux rougis. - Aïda, qu'est-ce que tu as ? - Rien, murmure-t-elle sans le regarder. - Je t'en prie, dis-moi ! Ne me laisse pas dans l'ignorance, je vois bien qu'il y a quelque chose ! - Tu ne dois pas avoir de secret pour moi ! - Je sais, répond-elle. J'ai fait un mauvais rêve hier soir... Smaïl, c'était horrible ! (À suivre) A. K.