RESUME : Kamel parle à ses parents et les menace de partir loin de la région. Kheïra prie son mari d'oublier le passé et d'accepter son mariage. Conscients d'avoir failli le perdre dans l'accident, ils veulent bien faire la paix. Daya réalise que si avant elle était mariée à Kamel maintenant elle a une belle-famille… Une nouvelle vie commence pour Kamel et Daya. Tous deux entourés de leurs familles sont plus tranquilles. Daya ne culpabilise plus en le laissant rendre visite à ses parents. Lui aussi s'est rapproché de sa famille et dès qu'ils s'est remis de son accident, il est allé les voir. Daya aurait voulu l'y accompagner mais comme ses beaux-parents ne l'ont pas invitée, elle préfère rester chez ses parents. L'idée de le laisser seule avec eux ne la réjouit pas. Elle ignore de quoi ils peuvent lui parler et comme ils n'ont pas eu d'autre choix que de l'accepter, elle a des doutes sur leur sincérité. Elle aimerait bien se transformer en petite souris pour les voir ensemble. Aïcha remarque qu'à chaque fois que Kamel est chez ses parents, sa fille ne cesse de regarder l'heure. - Cela fait plus de deux heures qu'il est là-bas… - Le “là-bas” dont tu parles, c'est aussi chez lui, lui rappelle Aïcha. Il y a grandi, entouré de sa famille et je suis sûre qu'il n'a pas conscience du temps qui passe. C'est tout à fait normal ! - Je sais, mais il pourrait… - Revenir au bout de deux heures, termine sa mère à sa place. Il sera là d'un instant à l'autre. Va te faire belle ! Daya n'est pas d'humeur à se regarder dans une glace et à sortir sa trousse de maquillage. Elle est si nerveuse qu'elle préfère se mettre à broder les manches de la robe qu'elle exposera dans quelques jours. Cela a le don de la détendre même si elle ne parvient pas à chasser les sombres pensées de son esprit. Une heure passe, puis deux. C'est bientôt la fin de la journée. Si Kamel tarde encore un peu, ils ne pourront pas rentrer chez eux, faute de transport. - Que voudrais-tu pour le dîner ? lui demande Aïcha. As-tu une envie particulière ? - Non, pourquoi ? - Si tu ne prends pas de contraceptif, avec un peu de chances, je deviendrai vite grand-mère ! La réflexion de sa mère lui arrache un sourire. D'ailleurs, elle poursuit : - Si Dieu veut bien me l'accorder, je voudrais être grand-mère trois fois. Je te souhaite deux garçons et une fille. Ne crie pas, ne dis pas que c'est trop ! Je serais là pour t'aider ! Si vous êtes d'accord, je les élèverai pour toi. Je serais une seconde mère pour eux, lui affirme-t-elle. Ils ne manqueront de rien. - Super ! J'en ferais six alors ! - Alors ? As-tu une envie ? demande Aïcha. - J'ai envie que mon mari rentre tout de suite ! Je ne supporte pas le fait qu'il soit là-bas, soupire Daya, revenant à leur premier sujet. Tu te rends compte, il lui suffit de retrouver les siens pour m'oublier !Et comme pour la contredire, Kamel arrive peu de temps après. Il porte un panier plein de gâteaux que sa mère a confectionné pour lui. - Ce sont ce que j'adore, leur dit-il. Prenez- en, yemma ! - Tu crois que ma mère n'a pas d'œufs et de farine pour en préparer ! réplique Daya. - Daya ! crie sa mère. Ce n'est pas parce que tu es de mauvais poil que tu dois te quereller avec tout le monde ! - Parce qu'elle s'est aussi querellée avec toi ? demande Kamel à sa belle-mère alors qu'elle prenait quelques gâteaux. Mais pourquoi est-elle ainsi ? - Tu devras être patient avec elle. Quand je l'attendais, j'étais toujours de mauvaise humeur et je peux te dire que cela a duré jusqu'à sa naissance, lui confie-t-elle. Moi et ma belle-mère on était tout le temps en train de nous chamailler ! - On ne peut pas dire que votre relation soit devenue meilleure depuis ! - Je dois bien le reconnaître, mais dis-moi, pourquoi as-tu tardé ? Depuis que tu as eu cet accident, elle se fait un sang d'encre pour rien, dit Aïcha. La prochaine fois ne tarde pas ! Kamel sourit en regardant sa femme. Celle-ci range ses accessoires de travail et en moins de cinq minutes, elle est prête à partir. - Yemma, prends bien soin de toi et de vava ! - Vous reviendrez quand ? Daya pense que si à chacune de ses visites, son mari en profitait pour voir sa famille, elle espacerait les siennes. Ainsi, elle ne risquera pas de le voir se détourner d'elle. Car, c'est ce qu'elle craint le plus. Elle ne peut s'empêcher de les imaginer critiquer sa famille et tenter, en douce, de les séparer. Elle sait qu'ils sont rancuniers. Ils ne peuvent pas rester les bras croisés et accepter que leur fils soit marié à une famille ennemie depuis toujours. La jeune femme est loin de se douter que sa belle-mère allait lui poser un problème. Tout comme sa mère, elle espère un petit-fils et elle n'a pas hésité à en parler à Kamel. De retour chez eux, ce dernier lui confie les attentes de sa mère. Tout comme sa mère, elle tient à élever ses chers petits-enfants. A.K. (À suivre)