La première inspection du désarmement de l'lrak devrait avoir lieu le 27 novembre, a annoncé vendredi à New York Hans Blix, le chef des inspecteurs de l'ONU qui a confirmé qu'il serait à Bagdad demain. Le directeur exécutif de la Commission de contrôle, de vérification et d'inspection de l'ONU (Cocovinu) a également, lors d'une conférence de presse donnée au siège de l'ONU, affirmé que le Conseil de sécurité “ne tolérera pas” que l'lrak “joue au chat et à la souris” avec les inspecteurs en désarmement. Il a toutefois tenu à souligner à plusieurs reprises que ce “n'était pas à lui mais au Conseil de sécurité” que revenait la responsabilité de décider si l'lrak avait commis une “violation patente” de ses obligations. “Nous faisons un rapport au Conseil et c'est lui qui juge, puis qui décide ensuite ce qu'il faut faire”, a-t-il souligné. Aux termes de la résolution 1 441 adoptée il y a une semaine par le Conseil de sécurité, une “violation patente” ouvre la possibilité d'une intervention militaire. M. Blix a également confirmé qu'il serait demain à Bagdad, avec le directeur de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), I'Egyptien Mohammed El Baradei, où il arrivera via Paris et Nicosie. Il a ajouté qu'il quittera la capitale irakienne mardi laissant sur place une équipe “chargée d'organiser les transports et les communications et passer la peinture” dans les locaux que vont retrouver les inspecteurs après quatre ans d'absence. “La première équipe d'inspecteurs arrivera une semaine après nous et la première inspection devrait avoir lieu le 27 novembre”, a-t-il précisé,. Le directeur de la Cocovinu a également souligné l'importance de la déclaration que doit faire le gouvernement de Bagdad qui a jusqu'au 8 décembre pour donner la liste de ses programmes d'armements de destruction massive. M. Blix a remarqué que le gouvernement irakien avait réaffirmé, dans la lettre faisant part mercredi de son acceptation de la résolution 1 441, ne pas disposer d'armes interdites. “lls n'en ont cependant pas moins d'un mois pour réfléchir, étudier leurs archives, leurs stocks pour voir s'il y a quelque chose ou non”, a-t-il poursuivi. “Nous avons vu qu'ils ont changé leur position sur d'autres sujets, comme par exemple sur les inspections. Ils peuvent aussi changer sur celui-là”, a estimé Ie chef des inspecteurs. “C'est une des plus importantes étapes que l'lrak a à franchir : I'Irak déclare et nous vérifions”, a-t-il souligné. “Je ne pense pas que quiconque soit en mesure de dire qu'il est faux que les Irakiens n'ont pas d'armes de destruction massive et que nous le savons”, a poursuivi Hans Blix. “Si j'avais des preuves solides, je les présenterais au Conseil de sécurité. Je ne les aies pas. Si d'autres les ont, il est temps qu'ils les mettent sur la table”, a encore dit le chef des inspecteurs. Inspecteurs de l'ONU Peu de candidats arabes • Le petit nombre d'inspecteurs arabes de I'ONU en Irak sont des ressortissants jordaniens, a déclaré Hans Blix vendredi lors d'une conférence de presse à l'ONU. Le directeur exécutif de la Commission de contrôle, de vérification et d'inspection de l'ONU (Cocovinu) a souligné le fait que “personne n'avait émis de critique” sur le recrutement des inspecteurs mais que la Ligue arabe avait indiqué “vouloir plus de ressortissantes arabes parmi eux”. “Nous avons à deux reprises demandé à l'ensemble des membres des Nations unies de faciliter les candidatures, mais, à part la Jordanie, nous n'en avons eu aucune des pays arabes”, a indiqué M. Blix. Les 220 experts employés par la Cocovinu sur une base contractuelle représentent 44 nationalités différentes tandis que ses 63 membres permanents en comptent 27. “Le groupe le plus important est américain, avec un peu plus de 30, a précisé Hans Blix, les Français ne sont pas loin derrière ainsi que les Russes, et il y a aussi un assez grand nombre de Chinois.” La Cocovinu a refusé de communiquer la répartition par nationalité de son personnel permanent comme temporaire. Selon des sources diplomatiques, les Américains seraient 31, les Français 25, suivis par les Australiens (19), les Russes (18) et enfin les Jordaniens qui seraient au nombre de 7. Le directeur de l'Agence internationale de l'énergie atomique, Mohammed El Baradeï, responsable du volet “nucléaire” des inspections, est lui-même de nationalité égyptienne. Hans Blix, quant à lui, est Suédois.