L'avant-garde des inspecteurs des Nations unies est arrivée, hier, en Irak pour lancer un processus rigoureux de vérification du désarmement d'un pays toujours menacé d'une frappe militaire américaine. Les chefs de la mission des Nations unies, le Suédois Hans Blix et l'Egyptien Mohammed El Baradei, sont attendus à Bagdad à 10h10 GMT, avec une équipe de 24 experts de la logistique et des communications, en provenance de Larnaca (Chypre), qu'ils ont quittée en début de matinée. Ils arrivent dans un pays qui a accepté le 13 novembre, en dépit de profondes réserves, la résolution 1441 du Conseil de sécurité votée à l'unanimité cinq jours plus tôt, et qui fixe des conditions draconiennes au nouveau régime d'inspection de ses armements. À quelques heures du début de la mission, Bagdad a invité les inspecteurs des Nations unies à respecter “la dignité et la sécurité” du pays et réaffirmé que l'lrak ne détenait plus d'armes de destruction massive. “Le travail de la Commission de contrôle, de vérification et d'inspection (Cocovinu) et de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) doit se faire conformément à la Charte des Nations unies et à la loi internationale”, écrit le quotidien As-Saoura. Une violation de l'lrak de ses engagements pourrait, en effet, l'exposer à une frappe militaire, la résolution 1441 parlant de “graves conséquences” en cas d'obstruction au travail des inspecteurs. À son arrivée dimanche dernier à Chypre, en route pour Bagdad, M. Blix, chef de la (Cocovinu), a indiqué que son organisme rendrait compte “de la coopération ou du manque de coopération” des autorités irakiennes, mais qu'il reviendrait au Conseil de sécurité de décider des conséquences à donner à une éventuelle mauvaise coopération de l'lrak. Les inspections “sont une occasion” pour Bagdad, a-t-il estimé, affirmant qu'une guerre n'est pas inévitable. La 1441 donne jusqu'au 8 décembre à l'lrak pour remettre une liste complète des sites susceptibles de servir au stockage ou à la production des armes de destruction massive. De son côté, M. Baradei, qui dirige l'AIEA, a averti que les Nations unies ne tenaient pas pour une réponse les affirmations de responsables irakiens, et en premier lieu du président Saddam Hussein, qui nient l'existence en Irak de toute arme de destruction massive. “Nous n'acceptons pas le “non” comme une réponse”, a-t-il lancé.