À l'approche de l'Aïd, l'Ugcaa vient de lancer un appel à ses adhérents afin d'assurer leurs activités commerciales durant ces deux jours fériés pour assurer aux consommateurs leurs approvisionnements et leurs déplacements. Les chauffeurs de taxi, eux, ne rateront nullement cette occasion très lucrative d'ailleurs, pour se mobiliser pendant les deux jours de l'Aïd, voire plus. Cependant, l'anarchie qui règne dans le secteur des taxis semble s'éterniser. La crise des licences dope ainsi le nombre des clandestins et perturbe énormément l'activité. Les 8 000 chauffeurs de taxi recensés à Oran n'arrivent plus à satisfaire les besoins grandissants des usagers. “Certes, les sociétés de taxi sont privilégiées au détriment des particuliers, mais la crise de licences des moudjahidine est pour quelque chose. La location d'une licence est passée de 4 000 à 12 000 DA/mois en quelques années. Il y a des propriétaires de licences qui ne sont plus de ce monde, donc il faut les remplacer. Comment le wali peut délivrer une licence administrative de taxi avec un loyer raisonnable bénéfique à toutes les parties ?", fait savoir un chauffeur de taxi. Outre cette crise de licences, le problème des impôts s'impose avec acuité. “Beaucoup de gens ne payent pas leurs impôts. La tutelle doit écouter les professionnels et trouver une solution ensemble dans l'intérêt de la profession", suggère un clandestin qui affirme avoir cherché une licence à un prix abordable mais sans succès. En effet, faute de licence, des centaines de clandestins activent illégalement à El-Bahia et dans les 26 communes de la wilaya, créant ainsi de vives tensions avec les légalistes détenteurs de licence et qui se terminent souvent par des bagarres et des présentations aux postes de police. “Le secteur vit une anarchie totale. Les taxieurs participent à cette situation de non-droit. D'un côté, une administration sourde aux doléances des professionnels, et de l'autre des transporteurs de voyageurs qui défient la loi en vigueur. Ne pas payer ses impôts est un défi. Les stations de taxi sont désertées, des prix de courses à la tête du client et souvent des personnes prenant des destinations différentes", martèle un groupe d'usagers en quête d'un hypothétique taxi à prendre. “Jadis, le chauffeur de taxi était le confident, le guide et même le compagnon durant un trajet. Aujourd'hui, la formation des chauffeurs aux normes de la profession s'impose avant qu'il ne soit trop tard", conclut notre interlocuteur. N B