La solidarité avec les patriotes, les victimes du terrorisme et du Printemps noir a été le point fort de la manifestation. Le Mouvement démocratique et social (MDS) a organisé, ce jeudi, sa “journée citoyenne” à la maison du peuple Abdelhak-Benhamouda, à Alger. Cette manifestation, qui se tient pour la quatrième année consécutive, a été programmée à quelques mois de l'élection présidentielle. “Nous voulons porter notre message : réaffirmer que ces élections sont porteuses de dangers extrêmement lourds pour l'avenir du pays”, a déclaré le leader du MDS, Hachemi Chérif. Selon lui, l'élection prochaine sera “biaisée”, d'autant plus que le président de la république “s'est approprié les moyens de l'état pour s'imposer pour un second mandat”. La journée citoyenne du MDS a été particulièrement marquée par la discussion autour de la proposition de la formation de Hachemi Chérif, portant sortie de crise. “Pour le MDS, c'est sur la question du changement du système politique que l'ensemble des forces démocratiques et patriotiques doivent s'investir et concentrer leurs luttes”, a expliqué le numéro un du MDS, en soutenant fermement que l'élection présidentielle 2004 sera “un moment d'aggravation de la crise”. Une crise qui bloque, selon M. Chérif, “le chemin du progrès” et qui concerne, à la fois, la question du système politique algérien “rentier, bureaucratique et corrompu” et celle de l'islamisme. Ainsi, le MDS a essayé de faire la promotion de sa proposition, plaidant pour “un changement profond, global et radical” ou encore pour “la refondation de l'Etat et de la classe politique”. Une refondation qui exigerait “une transition”, qualifiée d'“alternative la plus consensuelle, la plus juste et la plus pacifique”. La journée citoyenne du 18 décembre dernier a été une tribune pour rendre hommage à des patriotes, en particulier Mohamed Sellami, fondateur et chef des patriotes de la région de la Mitidja, qui a été assassiné par des terroristes islamistes le 19 décembre 1995. Un autre hommage a été rendu à deux femmes “en mouvement”, à qui le MDS a décerné des prix : Nabila Djahnine, ancienne responsable de l'association Thighri n'tametuth (Tizi Ouzou), assassinée en 1995 par les terroristes islamistes, ainsi que Mme Mokrab, la mère d'une victime du Printemps noir 2001. Le grand hall du siège de la Centrale syndicale UGTA a accueilli plusieurs expositions photos et de coupures de journaux, réalisées par le mouvement citoyen de Bethioua, les patriotes de Boufarik, des jeunes de l'association à la recherche d'emploi de Chéraga et des représentantes du mouvement des femmes 20 ans Barakat ! Une exposition de livres a été initiée par la librairie Ijtihad, qui a également organisé une vente-dédicace du livre d'Omar Mokhtar Chaalal Kateb Yacine - L'homme libre, sorti aux éditions Casbah en 2003. Des espaces ont aussi été réservés pour les souscriptions et les adhésions au MDS, entourés de posters et de banderoles partisans. Contrairement aux années précédentes, notamment l'année 2001, la journée citoyenne du MDS n'a pas drainé grand monde. La manifestation de jeudi a enregistré des carences dans le domaine de l'organisation. Excepté la vente-dédicace et les expositions, les travaux ont commencé avec un retard de 2h. H. A.