Une cérémonie de recueillement aura lieu aujourd'hui au cimetière d'El-Alia en hommage à l'ex-chef du gouvernement Kasdi Merbah, de son vrai nom Abdallah Khalef, assassiné le 21 août 1993 à Bordj El-Bahri en compagnie de son frère médecin Abdelaziz, son fils Hakim, universitaire et leurs deux compagnons, Aït Mékidèche L'hachemi et Nasri Abdelaziz. À l'occasion de cet anniversaire, les trois sœurs de l'ex-premier chef du gouvernement de l'ère pluraliste, connu pour sa rigueur et sa probité, sont de nouveau montées au créneau pour exiger la vérité sur cet assassinat qui reste entouré de grandes zones d'ombre. Après avoir évoqué cet attentat perpétré par “un commando suréquipé et surentraîné, ne laissant aucun doute sur sa nature", les trois signataires relèvent que “l'enquête qui s'en est suivie a été des plus rudimentaires, voire bâclée, puisque c'est la solution de facilité qui a vite été choisie, consistant à interpeller des pauvres hères de la région et leur imputer ce crime abject". Pour elles, “ni autopsie ni auditions, ni étude balistique, ni recherches approfondies, n'ont été effectuées à l'image de ce qui s'était passé pour d'autres assassinats non encore élucidés". Les trois sœurs de l'ex-chef du gouvernement disent leur conviction que “le procès qui a été organisé — une parodie — visait essentiellement à évacuer une affaire jugée trop encombrante, pour vite s'en débarrasser". Les signataires du communiqué rappellent les multiples démarches régulièrement engagées auprès de la plus haute autorités politique du pays pour revendiquer “une enquête judiciaire sérieuse à même de jeter la lumière sur cette atrocité et démasquer les véritables auteurs et commanditaires de ce forfait lâche et infâme". En réponse à cette demande insistante, “nous n'avons eu droit qu'à un silence épais et pesant, certainement embarrassé mais que nous percevons comme une forme de mépris et de dédain", déplorent encore les signataires du communiqué qui expliquent qu'en raison de leur “attachement viscéral à la mère patrie et notre fidélité au serment de Novembre nous ont empêchées jusque-là d'envisager autrement que par des moyens nationaux la révision du procès de ce quintuple assassinat politique". Pour elles, “ceux qui ont pu être tentés de rire sous cape en considérant notre demande comme naïve et puérile, qui se sont soustraits à leurs lourdes responsabilités, déchanteront vite, le jour où le contrôle de la situation leur échappera et qu'ils se retrouveront face à un des chaos indescriptibles dont ils auront été les maîtres d'œuvre". R. N.