TAJ veut ratisser large et “réinventer" la pratique politique en Algérie. Le nouveau parti dirigé par Amar Ghoul affiche clairement ses intentions. Compter sur la sincérité de ses hommes pour réhabiliter le travail et l'échelle des valeurs. Des denrées devenues rares en Algérie. Pour sa première sortie, une conférence préparatoire pour le congrès constitutif, Amar Ghoul a opté pour une sorte de démonstration de force en rappelant ses troupes des quatre coins du pays. D'emblée, il situe TAJ (Rassemblement Espoir d'Algérie) au-dessus de la classe politique qui anime la scène nationale avec un projet de “réhabilitation et de rétablissement" du travail, des valeurs tout en restant un “espace" où tous les Algériens pourront trouver une place. Loin de considérer les autres partis comme “des ennemis ou des adversaires", Ghoul déclare avant même d'entamer ses activités légales tendre la main à tout le monde dans l'intérêt du pays. Il se présente d'ailleurs comme le parti des fidèles et des sincères. Le premier objectif de TAJ est de redonner espoir et d'en finir avec le pessimisme ambiant. “Nous croyons en l'espoir mais il faut travailler. C'est une conviction et un devoir", a indiqué Ghoul. Il fait d'ailleurs du travail la devise de son parti. Estimant que TAJ a toute sa place sur la scène nationale, Amar Ghoul a tenu à se défaire de l'étiquette d'islamiste en martelant que le parti s'inscrit dans la construction démocratique. “Nous croyons en la démocratie comme idée et culture. Nous travaillons pour la promotion de cette idée en culture, puis en conviction, en comportement et en alternance pacifique et civilisée", dit-il en insistant sur les spécificités algériennes et loin de la culture de l'affrontement et du monopole. Ce qui le place bien loin et le distingue de la mouvance islamiste notamment de son ancien parti, le MSP. Il ne prétend toutefois pas représenter tous les Algériens et tout le pays. Et Ghoul de déclarer que TAJ n'a pas d'idéologie pour la simple raison que les idéologies sont mortes depuis la chute du mur de Berlin. “L'idéologie ne donne pas de travail, ne donne pas de logement, ne donne pas la santé, ne donne pas la justice...", dit-il. Ses objectifs se résument en la stabilité, la sécurité, la force, le développement et un pays qui a sa place parmi les grandes nations. “Nous voulons construire une Algérie sécurisée, stable, développée et pionnière parmi les grandes nations", a-t-il résumé, précisant que ces objectifs ne sont pas personnels. La première ressource, selon lui, est dans sa jeunesse. Ressource actuelle et l'après-pétrole que Ghoul appelle à vivre le présent parce que les jeunes sont le présent, contrairement à ceux qui disent qu'ils sont l'avenir. TAJ se veut la locomotive de la relance de la construction du pays et de sa remise sur les rails de la modernité. Son slogan est fidélité, espoir et travail. “C'est notre devise", a déclaré Ghoul souvent interrompu par les applaudissements des nombreux militants. Il a décliné dans son allocution les grandes orientations du parti qui s'articulent autour des ressources humaines, une société stable avec la femme comme partenaire à part entière, achever l'édification de l'Etat de droit, réhabiliter le concept de la performance à tous les niveaux, une économie nationale concurrentielle qui puisse assurer la justice sociale, une économie décentralisée ouverte aux initiatives, l'aménagement du territoire avec des programmes spécifiques de développement durable, prendre en charge les doléances des citoyens en matière d'éducation, de logement, de santé et de pouvoir d'achat, rétablir l'échelle des valeurs, renforcement de la place de l'Algérie, soutien aux causes justes et une attention particulière pour la communauté nationale à l'étranger. Pour cette première sortie, TAJ se positionne comme une alternative et ne cache pas ses intentions de prendre sa place parmi les partis appelés à gérer. Et c'est de cette position de hauteur et de gagnant à l'avance qu'il “tend" la main aux autres pour lancer la machine de reconstruction. DB.