La police marocaine a malmené la délégation de la Fondation Robert Kennedy pour les droits de l'homme, a écrit Kerry Kennedy, dans un long article publié au New York News Day, en décrivant le déroulement du premier jour de leur visite dans les territoires occupés du Sahara occidental. "Il était sans doute de la police, un agent en civil s'est dirigé vers le siège avant de notre voiture pour gêner la caméra de ma fille Mariah qui était en train de filmer une scène de violence de la police contre une femme sahraouie. Il a tenté de lui subtiliser la caméra. Heureusement que Mariah n'a pas été touchée, mais ce n'est pas le cas de la femme sahraouie, Sakinah Djed Ahlou, qui est présidente du Forum des femmes sahraouies", a écrit Mme Kennedy. Le fondateur de l'Organisation mondiale contre la torture, Eric Sottas, accompagné de la présidente Front-line, Mary Lawlor, s'est rendu à l'hôpital local où se trouvait la femme sahraouie victime de violence. "Elle était grièvement blessée au visage", témoigne Mme Kennedy. L'administration locale du gouvernement marocain a tenté de minimiser l'affaire, en vain. "Le bureau régional du gouvernement marocain a dit que Sakinah Djed Ahlou n'a pas été agressée et que tout cela n'est qu'une mise en scène théâtrale. Mais pour nous il ne s'agit pas de cela. Elle a été bel et bien agressée au point où son visage a changé de couleur", a signifié Kerry Kennedy aux officiels marocains. "Nous avons remarqué la présence d'un officier de police avec une bande de voyous. Il y avait aussi des informateurs qui nous ont suivis durant toute la journée. Et lorsque Mariah a essayé de les prendre en photo, ils ont voilé leurs visages. Un des policiers en civil a proféré des insultes et des obscénités contre ma fille", a-t-elle ajouté. La présidente de la Fondation Kennedy, figure emblématique de la défense des droits de l'homme, a indiqué que la violence à laquelle elle a assisté n'est pas "un fait isolé". "La violence que nous avons pu constater n'est pas un événement isolé. Nous avons rencontré des dizaines de femmes dont les maris et les fils ont subi les affres de la prison et de l'agression physique en raison de leurs activités politiques. Nous avons rencontré un groupe d'hommes qui nous ont fait visionner des vidéos montrant la répression de manifestations pourtant pacifiques, où des manifestants étaient battus violemment par la police. La délégation a également rencontré un groupe d'avocats ayant travaillé sur 500 affaires de justice, depuis 1999 jusqu'à aujourd'hui, dont le seul tort est d'avoir manifesté pacifiquement, comme le ce fut le cas de la femme d'aujourd'hui. Ils nous ont parlé de manifestants violemment réprimés, blessés et parfois assassinés", a rapporté Kerry Kennedy. "Nous sommes ici pour une semaine, avec une délégation du Centre Robert Kennedy pour la justice et les droits de l'homme pour évaluer la situation des droits de l'homme au Sahara occidental et dans les camps de réfugiés où vivent des Sahraouis arbitrairement déplacés. Il est sûr que nous avons pu avoir une appréciation dès ce premier jour, a conclu Mme Kennedy. SPS