L'insécurité, l'insalubrité et l'anarchie règnent sur les lieux. Conséquence : les visiteurs en quête de détente et d'évasion en sont chassés. Les agressions et les vols sont le lot quotidien des touristes qui s'y aventurent. Le contraste est saisissant. La baie des Aiguades est un site touristique par excellence qui faisait naguère le bonheur des Béjaouis. C'était aussi une escale indispensable pour les visiteurs qui empruntent la côte nord-ouest de Béjaïa. Aujourd'hui, la baie s'est clochardisée ; elle se dégrade de jour en jour, au grand dam des amoureux de la nature. Avant que cet endroit féerique ne tombe en déliquescence, elle faisait le bonheur des familles béjaouies qui venaient s'y reposer, s'y ressourcer et chercher un peu de calme. La destination était incontournable pour les Béjaouis qui regagnaient le Béjaïa natal le temps d'un week-end, pendant les vacances scolaires ou durant les congés annuels. Les émigrés renonçaient, quant à eux, sans regret aux plages du sud de la France, d'Espagne ou d'Italie... La baie des Aiguades faisait le bonheur aussi des visiteurs occasionnels, qui venaient des quatre coins du pays, des étrangers, coopérants techniques ou en séjour académique. Leur hôte béjaoui se faisait un devoir de leur faire visiter ce site féerique chargé d'histoire. Mais ces dernières années, quelque chose a cassé. L'insécurité, l'insalubrité et l'anarchie y règnent. Conséquence : les visiteurs en quête de détente et d'évasion en sont chassés. Les agressions et les vols sont le lot quotidien des touristes qui s'y aventurent. C'est pourtant un membre influent de l'association pour la protection et la sauvegarde de la baie des Aiguades qui l'affirme. Il a eu à le vérifier récemment à ses dépens, lorsqu'il s'est fait agresser par un squatteur des lieux. Ce dernier aurait accaparé “une parcelle de terrain pour ériger un restaurant en faisant fi de toutes les lois qui régissent ce genre d'activité", a dénoncé notre interlocuteur. La situation devenue “alarmante" sur cette baie a fait réagir cette association dont la raison d'être est précisément la préservation de cet espace. Et comme pour prendre à témoin la population béjaouie et les autorités locales, plus particulièrement les directions en charge de la protection de la faune et de la flore, de l'environnement, un appel a été placardé sur les murs de la ville par les membres de l'association, appelant à la mobilisation générale des citoyens et à leur implication effective pour faire face au danger qui guette cette baie. Les rédacteurs de l'appel, tout en s'élevant contre les tentatives de dégradation du site, ont dénoncé “l'incivisme et l'irresponsabilité des commerçants" qui y exercent leurs activités mus, selon eux, “par le seul appât du gain, en négligeant la propreté et les traits historiques" du site. La direction du commerce y est directement interpellée pour sévir et mettre un terme à l'anarchie qui y règne. Les membres de l'association ont aussi pointé du doigt les gardiens des parkings improvisés sur les lieux, et qui exercent leur diktat sur les visiteurs. “Les racketteurs autoproclamés gardiens de parking font fuir les familles et les nombreux visiteurs d'autres wilayas, tout comme les voleurs n'arrêtent pas de sévir en ces lieux de rêve", est-il écrit dans l'appel. Sur ce point précis, ce sont les membres de l'exécutif communal de Béjaïa qui sont interpellés, car ce sont eux qui délivrent les autorisations pour y transformer des sites protégés en parkings. M. Ouyougoute et H. Kabir