La compagnie nationale envisage un “pool” de projets dans cette région susceptibles d'atteindre la taille critique pour décider d'exporter les quantités découvertes. La mise en service officielle, samedi dernier, de l'usine de traitement d'huile de Menzel Lejmat Nord (MLN) en présence du PDG de la compagnie américaine Burlington Ressources, permettant une production de 35 000 barils/jour de pétrole tiré du champ de MLN à partir de début 2004, a donné lieu à des annonces sur les perspectives du bloc 405, où se situent les découvertes MLN et ses champs satellites. Ces gisements, situés dans le bassin de Berkine au sud-est du pays, vont produire, dans trois ans, 70 000 barils/jour de brut. Ce qui fait du groupement Sonatrach-Burlington Ressources et Talisman qui exploite MLN et qui va développer tous ces gisements un des premiers en termes de production. Seules les productions de HBNS et ses champs satellites (groupements Sonatrach-Anadarko-Eni-Maersk), de Ourhoud (Sonatrach-Cepsa-Anadarko-Burlington - Ressources) et de Rod (groupement Sonatrach-Bhp-Eni) prévu en 2004, du bloc 208 avec Anadarko programmé en 2007 sont susceptibles d'atteindre de meilleurs niveaux d'extraction. Mais ce qui compte à court terme, c'est que MLN et ses champs satellites vont contribuer à assurer les objectifs de production de l'Algérie : 1,5 million de barils/jour de pétrole à l'horizon 2005 et 2 millions de barils/jour à l'horizon 2010. L'Algérie dispose déjà d'une capacité de production de pétrole de 1,3 million de barils/jour. Elle sera de 1,4 million de barils/jour l'an prochain, avec l'entrée en production des champs de Rod et en incluant MLN. La production en partenariat va représenter 50% de la production globale du pays, voire dépasser ce seuil. Mais les perspectives gazières de l'Algérie s'avèrent meilleures. L'inauguration de l'usine de traitement d'huile a fait oublier que le bloc 405 recèle du gaz. Le groupement Sonatrach-Burlington-Talisman compte développer dans une troisième phase le complexe MLSE au sud du bloc où ont été mises au jour des accumulations d'huile et du gaz. Les réserves de gaz découvertes sont estimées à 60 milliards de m3. Le bassin de Berkine pourrait être la nouvelle province gazière de l'Algérie, nous a confié un responsable. Il y a eu la découverte de surcroît d'environ 80 milliards de m3 de gaz dans le bloc où Sonatrach et la compagnie canadienne First Calgary effectuent des travaux d'appréciation. À cela s'ajoutent les découvertes de gaz du bloc 208. Sonatrach s'attend à ce que les découvertes de gaz dans ce bassin atteignent la taille critique, à titre de supposition 200 à 250 milliards de m3, comme ce fut le cas pour In Salah avec BP pour envisager leur développement, puis l'exportation de ces quantités. À ce “pool” pourrait être intégré le gisement de Gassi Touil, voisin du bassin de Berkine, nous confie un autre responsable de Sonatrach. Le choix du partenaire pour ce dernier projet dit intégré, interviendra le premier trimestre 2004, a indiqué un responsable de Sonatrach. La compagnie nationale est en train de finaliser le contrat type qui sera remis aux compagnies intéressées, en l'occurrence les géants Shell, Total, Philips -Conoco - Gaz de France. Ces contrats type seront remis, au plus tard à la mi-février, à ces compagnies et les offres commerciales réceptionnées quelques semaines plus tard. Le coût de ce projet pourrait atteindre 3 milliards de dollars. Revenons au bassin de Berkine. C'est, rappelons-le, la nouvelle province pétrolière. C'est là où se situent les principales découvertes de brut en partenariat. On estime à 6 milliards de barils les réserves découvertes dans cette région. Ce qui a contribué à reconstituer les réserves de brut. C'est comme si on n'avait produit et commercialisé aucune goutte d'huile depuis 1971. La nouveauté, c'est que Berkine est une potentielle nouvelle province gazière. En attendant, une chose est sûre : l'objectif d'exportation de 85 milliards de m3 de gaz annuellement à l'horizon 2010 repose, entres autres principales sources d'approvisionnement, sur la province gazière de l'Ahnet, situé au sud-ouest du pays. On estime à 700 milliards de m3 les réserves de gaz dans cette région. N. R. M. Boby Shakouls, PDG de Burlington Ressources, à Liberté “Nous avons à notre actif de larges découvertes de gaz au sud du bloc 405, entre 60 à 84 milliards de m3 de gaz. Les réserves d'huile qui correspondent à la part de Burlington Ressources dans les gisements qu'elle exploite en partenariat avec Sonatrach s'élèvent entre 20 à 30 millions de barils. Nous avons investi au cours de ces dernières années 200 millions de dollars dans MLN. C'est à peu près 5% du total de nos investissements dans le monde, au cours de ces dernières années. La part de l'Algérie dans l'approvisionnement du marché pétrolier US va aller crescendo”, c'est ce que nous a déclaré le patron de la compagnie américaine, hier, en marge de la conférence de presse. N. R.