Après son passage devant une réunion de l'Assemblée générale de l'ONU, où il a déploré les pertes en vies humaines et les destructions en Syrie, le nouveau médiateur des Nations unies et la Ligue arabe a reçu le soutien de Ban Ki-moon, qui a appelé les états à lui venir en aide, alors que Damas s'est engagé à collaborer avec lui. Intervenant au cours d'une réunion l'Assemblée générale des nations unies mardi, Lakhdar Brahimi a déploré un nombre “ahurissant" de victimes dans le pays, demandant un “soutien de la communauté internationale" à sa mission qui vient de commencer. “Le bilan des pertes humaines est ahurissant, les destructions atteignent des proportions catastrophiques et la souffrance de la population est immense", a-t-il notamment déclaré, tout en soulignant que la situation “n'a cessé de se dégrader". Sur sa lancée, le médiateur onusien a rappelé la nécessité de le soutenir dans sa mission en affirmant que “le soutien de la communauté internationale est indispensable et très urgent" pour trouver une solution, à condition, a-t-il prévenu, que “tous les efforts aillent dans la même direction". Il a aussi souligné que “l'avenir de la Syrie sera déterminé par son peuple et par personne d'autre". Lui emboîtant le pas, le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon a invité les pays membres de l'ONU à fournir à son émissaire un “soutien uni et efficace" dont la tâche est “impressionnante mais pas impossible". “Pour réussir, il lui faut votre soutien uni et efficace, afin d'aider les belligérants à comprendre que la solution ne viendra pas des armes mais du dialogue", a insisté Ban Ki-moon. “Le conflit devient plus difficile à résoudre plus de temps il dure, et une solution politique devient de plus en plus difficile à trouver et la reconstruction de pays et de l'économie devient plus compliquée", a ajouté le patron de l'ONU. “C'est dans ce contexte que M. Brahimi prend ses fonctions. Je le remercie d'avoir accepté cette mission qui est considérable mais pas insurmontable. Pour réussir, il a besoin de votre soutien pour aider les parties prenantes à comprendre qu'une solution ne viendra pas par les armes, mais par le dialogue et le respect des droits universels et la liberté de tous les Syriens", a-t-il précisé. “La résolution de cette crise n'est pas une tâche facile et elle est devenue de plus en plus difficile au cours des mois", a-t-il expliqué tout en insistant sur le fait que la situation humanitaire est “grave et se détériore", aussi bien en Syrie que dans les pays voisins affectés par la crise. Le SG de l'ONU a aussi surpris son auditoire en critiquant les pays qui fournissent des armes aux belligérants. Il a surtout lancé un appel à la solidarité internationale pour financer l'aide humanitaire en Syrie et chez ses voisins. “Ceux qui fournissent des armes à l'un ou l'autre camp ne font qu'aggraver les souffrances" des Syriens, a-t-il regretté. “Les puissances régionales ont un rôle-clé à jouer en créant les conditions d'un règlement" de la crise en Syrie et en empêchant “la poursuite de la militarisation du conflit", a-t-il souligné. Par ailleurs, les autorités syriennes ont fait part mardi de leur volonté de coopérer pleinement avec le nouvel émissaire de la Ligue arabe et des Nations unies, Lakhdar Brahimi, en vue de mettre fin à la crise qui secoue leur pays depuis mars 2011. “Mon pays (...) est pleinement disposé à coopérer" avec M. Brahimi afin de “faire aboutir ses efforts", a déclaré le représentant permanent de la Syrie auprès des Nations unies, Bachar Al-Jaafari, lors d'un discours à l'Assemblée générale de l'ONU au sujet de la crise en Syrie. Bachar al-Jaafari a toutefois tenu à “souligner que la démission de M. Kofi Annan ne doit pas être une raison de s'éloigner du plan en six points adopté par le Conseil de sécurité dans sa résolution 2042". “Nous appelons toutes les parties qui ont une influence sur les groupes armés, en particulier ces états qui ont refusé de recevoir M. Kofi Annan et refusé de coopérer avec lui (...) à coopérer avec M. Brahimi pour mettre en œuvre le plan en six points", a-t-il dit. M.T