Le Parti québécois (PQ) revient au pouvoir, après un intermède de 9 ans de gouvernance libérale. À la faveur des élections générales organisées mardi dernier, le PQ s'est adjugé 54 sièges de députés dans une Assemblée de 125 élus. Formation politique souverainiste, le PQ a donc réussi une victoire à l'arrachée avec 32% des suffrages exprimés dans un scrutin uninominal à un tour, qui a vu le taux de participation de 74,61%. Réélue dans sa circonscription de Charlevoix, la chef du parti souverainiste sera à la tête d'un gouvernement minoritaire. Pauline Marois sera ainsi la première femme à diriger un gouvernement du Québec. Le PQ a été talonné de près par le Parti libéral du Québec (PLQ), au pouvoir depuis 2003. Avec 31% des votes populaires, le parti du Premier ministre Jean Charest a réussi à faire élire 50 de ses candidats, dont des ministres. M. Charest, qui a fait trois mandats à la tête du gouvernement provincial, a été battu dans la circonscription de Sherbrooke, connue pourtant pour être un fief libéral. Pour preuve, Jean Charest n'a pas perdu depuis sa première élection il y a 28 ans. En troisième position arrive la Coalition Avenir Québec (CAQ), une nouvelle formation politique dirigée par un ancien péquiste François Legault, avec 19 députés. Québec Solidaire, un parti de gauche fondé en 2006, a eu deux sièges lors de ce scrutin. Ses deux porte-paroles, Françoise David et Amir Khadir, ont été élus. Les quatre candidats d'origine algérienne n'ont pas été élus. Rachid Bendou et Farida Chemmakh, candidats respectivement à l'Acadie et Marie-Victorin pour le compte du PQ et du PLQ, ont été laminés pour ainsi dire. Amel Benchentouf a été défaite, elle qui a réalisé un score médiocre. Pour sa part, la péquiste Djamila Benhabib a livré une bataille serrée dans la circonscription de Trois-Rivières. Elle a été devancée de 974 voix par la libérale Danielle Saint-Amand, qui a été réélue avec 11 228 voix pour un second mandat à l'Assemblée nationale. Ce scrutin, qui fait tomber le gouvernement libéral, intervient dans un contexte marqué notamment par la crise estudiantine et les scandales de corruption dans l'industrie de la construction. Y. A.