Prenant la main dans le dossier de la crise syrienne, le président français multiplie les initiatives pour s'imposer comme un acteur incontournable, en témoigne son accord avec David Cameron pour accélérer la transition dans ce pays. Le président français, François Hollande, s'est dit, jeudi à Londres, en “plein accord" avec le Premier ministre britannique, David Cameron, pour “accélérer la transition politique" en Syrie. “David Cameron et moi-même sommes en plein accord : nous devons hâter, accélérer la transition politique" et “aider l'opposition à se fédérer dans un gouvernement qui pourrait être reconnu demain comme représentant le peuple syrien", a-t-il déclaré aux côtés de son hôte britannique. “Nous avons le devoir d'aider de toutes les façons l'opposition syrienne", a-t-il insisté, évoquant “l'aspect humanitaire" mais “aussi la capacité qui peut être la sienne à mener un certain nombre d'actions". De son côté, David Cameron a parlé d'une situation “épouvantable" en Syrie. “Nous voulons tous deux assister à la transition, nous voulons voir le président Assad et son régime illégitime et meurtrier s'en aller", a-t-il martelé. En écho au président français, le Premier ministre britannique a confirmé que tous deux entendaient “faire tout leur possible pour coopérer avec les éléments de l'opposition syrienne" en leur fournissant “une aide non militaire" et des moyens “non létaux". “La France et la Grande-Bretagne vont travailler très étroitement avec leurs alliés dans la région pour voir ce qui peut être fait de plus pour favoriser cette transition", a-t-il encore souligné. Dans le même ordre d'idées, les ministres européens des Affaires étrangères se retrouvaient, hier, à Chypre pour explorer les moyens d'aider l'opposition syrienne à mettre en place une transition politique, tout en contenant la crise humanitaire. Les ministres étaient attendus en fin de matinée sur l'île méditerranéenne, située à une centaine de kilomètres à peine des côtes syriennes. L'Europe, en pointe des sanctions à l'encontre du régime de Bachar Al-Assad, appelle depuis plusieurs mois le président syrien à céder le pouvoir à un gouvernement de transition, une position qui se heurte au Conseil de sécurité de l'ONU au veto de la Russie et de la Chine, tandis que l'escalade de la violence se poursuit sur le terrain. Moscou reste inflexible. Alors que les pays arabes viennent d'appeler Damas à cesser “immédiatement" les violences, le président russe Vladimir Poutine, fidèle allié du régime syrien, a demandé jeudi aux nations occidentales et arabes de “modifier leur position" sur la Syrie, en dénonçant l'échec de leurs interventions dans d'autres pays comme l'Irak. Par ailleurs, les médias officiels syriens ont affirmé, hier, que le président égyptien Mohamed Morsi a “signé l'arrêt de mort" du groupe de contact proposé par l'Egypte pour régler le conflit en Syrie, en appelant de nouveau à un changement de régime à Damas. “La Syrie voit positivement toute initiative qui vise à apporter une aide pour contenir la crise et permettre un retour à la vie normale", a affirmé le vice-ministre syrien des Affaires étrangères, Fayçal Mekdad, lors d'un entretien à la télévision d'Etat. Mohamed Morsi a toutefois “signé par ses dernières déclarations l'arrêt de mort" de la proposition égyptienne d'un groupe régional de contact sur la Syrie incluant l'Iran, ferme allié du régime de Bachar Al-Assad, ainsi que l'Arabie Saoudite et la Turquie, deux pays soutenant la rébellion, a-t-il ajouté. Pour rappel, le président égyptien a récemment prévenu que le régime de Bachar Al-Assad, qu'il a qualifié d'“oppressif" lors du sommet des Non-Alignés à Téhéran ne serait “pas là pour longtemps". Le quotidien gouvernemental Techrine estimait dans son éditorial que “la partialité de Morsi vis-à-vis du terrorisme, des meurtres et des destructions (avait) condamné tous les efforts et les initiatives auxquels l'Egypte pourrait prendre part." M.T. /Agences