Résumé : Fatima, la future belle-mère, est montée la voir et lui dire combien ils tiennent à elle. Aïda désespère, elle ne comprend pas pourquoi leur fils accepte, alors qu'ils ne se connaissent pas. Ses échecs le pousseraient à ne pas vouloir fréquenter sa future femme. Après le départ de ces derniers, elles reçoivent un coup de fil. Aïda commencera à travailler à l'hôpital dès le lendemain... - Au dernier contrôle, le professeur avait dit que tout était rentré dans l'ordre... Ne crois-tu pas que c'est un bon signe ? émet sa mère. Ton prochain rendez-vous est dans quelques mois ! Si Dieu le veut, tout ira pour le mieux ! Pourquoi croire à une fin quand tout prouve que tu vas mieux ? - Je ne veux pas me marier maman ! Si cela devait arriver un jour, je voudrais que cela soit avec Smaïl ! Durant toute ma vie, je vivrais malheureuse... On a fait un serment, je ne le briserai pas ! - Pourquoi ne veux-tu pas m'écouter ? Soit raisonnable ! s'écrie Karima. Oublie ce garçon ! S'il tenait vraiment à toi, pourquoi n'est-il pas venu te demander en mariage ? - Il passe son service national, il en a encore pour quelques mois, répond la jeune fille. Si je suis encore en vie, nous nous marierons ! Si je tiens le coup maman, en me battant contre la maladie, c'est dans l'espoir de le revoir ! Je t'en prie, parle à papa ! Qu'on me laisse en paix ! - Je ne pense pas qu'il accepte ! Mais je te promets d'essayer... Le lendemain, Aïda se rend à l'hôpital et fait connaissance avec les collègues du laboratoire. On lui laisse le temps de se familiariser avec les lieux. Les collègues très sympathiques ne lui confient pas grand-chose à faire. Elle se demande si on ne leur a pas recommandé de la ménager. Les deux premiers jours, elle n'ose pas se plaindre, se contentant d'observer et d'apprendre. Au troisième jour, elle prend les devants et se met au travail. Elle ne veut pas être au secrétariat, à accueillir les malades, à constituer les dossiers et à s'occuper de la facturation. Elle veut prouver ses compétences derrière un microscope. Tout ce qu'elle a étudié et a appris à la fac, elle veut l'utiliser. Elle surprend agréablement le chef de service lorsqu'elle procède au prélèvement de sang de malades. Elle attache une grande attention à l'étiquetage et à l'identification du prélèvement pour éviter toute erreur et confusion. Elle ne voulait pas faire d'erreur et être ramenée à exercer à l'accueil du laboratoire. Le chef de service la laisse analyser les prélèvements. Il ne lui fait aucune remarque. Il a vu qu'elle avait vite appris et se débrouillait comme si elle avait toujours exercé ici. Un soir, alors qu'elle aide sa mère à préparer le dîner, celle-ci lui apprend que la mère de Boualem a appelé. - Qu'est-ce qu'elle veut encore ? demande Aïda. - Boualem t'a aperçue à l'hôpital, répond Karima. D'après sa mère, il a été subjugué par ta beauté ! Il connaît certains de tes collègues, et d'après eux, ils lui ont dit que tu étais la gentillesse même ! Ce garçon t'aime déjà ! Ma fille, je suis sûre qu'il fera ton bonheur ! Tu pourrais faire un effort, je suis certaine que vous êtes faits pour vous entendre... - Je refuse même l'idée ! Je préférerais me laisser mourir... Pour troubler la conscience de sa mère, elle saute le dîner. Elle s'enferme dans sa chambre, même lorsque ses sœurs viennent prendre de ses nouvelles. Elle continue à se rendre à son travail, sans prendre de petit-déjeuner. Elle voit bien le regard inquiet de ses parents, mais cela ne la touche pas. Elle a maigri et elle est devenue nerveuse. Une seule remarque et la voilà qui se met à crier ou à pleurer. Un jour, elle reçoit l'appel de Nadia afin de lui rappeler son rendez-vous. Karima la surprend en lui disant : - Boualem voudrait t'accompagner et connaître le professeur qui te suit... - Si je pars avec lui, saches que je me jetterai de la voiture ! Je partirai seule et je resterai chez Nadia, lui dit-elle. J'en profiterai pour renouveler ma garde-robe... - Il faudra en parler à ton père ! lui rappelle Karima. Ce dernier ne voit aucun inconvénient à ce qu'elle se rende à Alger. Il l'accompagne à la gare ferroviaire et la regarde partir. Quelques heures après, elle retrouve son amie Nadia. Elles vont à la maison. Aïda a apporté des cadeaux à ses parents. Cela leur fait plaisir. Ils la remercient chaleureusement. - Il ne fallait pas... - C'est un plaisir pour moi ! Je tenais à vous offrir des souvenirs, dit-elle avant de rejoindre Nadia dans sa chambre. Celle-ci sort un paquet de son cartable et le lui remet. Aïda pleure de joie. Malgré tout, il ne l'a pas oubliée. Il tient toujours autant à elle... (À suivre) A. K.