S'il est vrai que ses adversaires au sein du parti — qu'ils soient redresseurs ou membres du comité central — n'ont pas réussi à faire pencher la balance en leur faveur, il est aussi vrai que ni ces derniers, encore moins Belkhadem, ne disposent des clés du FLN. Il est des ambitions qui peuvent rendre fou. Celle de Belkhadem pour occuper le Palais d'El-Mouradia pourrait bien être de celles-là. Le patron du FLN n'en a cure des peaux de banane glissées sous ses pieds par ses pseudo-alliés, des gesticulations des redresseurs et autres contestataires et des gifles reçues de la part de ceux dont il prévalait. Hier, en ouvrant l'université d'été du parti, il a fini par parler du remaniement gouvernemental. Il lui a fallu du temps, tellement la pilule était amère. Non seulement le FLN, grand vainqueur des élections législatives, est réduit à une représentation symbolique au sein de l'Exécutif, mais en plus, Belkhadem, son patron, a été déchargé de son portefeuille et, le comble, n'a même pas été tenu au courant de la formation de l'équipe Sellal. Le lâchage est plus que parfait, pour un homme qui jurait, à qui voulait l'entendre, qu'il bénéficiait du soutien du président de la République. S'il est vrai que ses adversaires au sein du parti —qu'ils soient redresseurs ou membres du comité central — n'ont pas réussi à faire pencher la balance en leur faveur, il est aussi vrai que ni ces derniers, encore moins Belkhadem, ne disposent des clés du FLN. Les résultats du scrutin législatif étaient, d'abord, en faveur du président Bouteflika. Belkhadam n'a pas tardé à le comprendre, lui qui avait misé sur un de ses hommes pour la présidence de l'APN. Avec l'annonce du gouvernement Sellal, le patron du FLN perd toutes ses illusions, lui qui affirmait la veille qu'il disposait d'une liste de “ministrables" qu'il comptait proposer au Président. Hier, et pour justifier tardivement, Belkhadem a lancé des piques au nouveau gouvernement, affirmant, tantôt, que c'est un Exécutif “technique", qui n'a rien de politique, et tantôt, que son parti y participait et le “contrôlait", sans omettre de brandir, indirectement, la menace que constitue sa majorité au Parlement. Belkhadem, obnubilé par son ambition de briguer la magistrature suprême, est prêt à tout justifier, pour atteindre son objectif. Mais de là à sortir du giron présidentiel, ou de faire semblant de faire de l'opposition, c'est un pas qu'il n'osera pas franchir, sachant pertinemment que le lendemain, il sera jeté aux oubliettes. n