Ils sont nombreux les techniciens algériens de football qui ont émigré vers le lointain Canada pour mettre toute leur expérience et leur savoir-faire au profit du “soccer" canadien, dont la mayonnaise prend d'année en année, que ce soit chez les garçons que chez les filles, comme le prouve aisément cette belle médaille de bronze olympique décrochée à Londres par les “féminines canadiennes" aux dépens de leurs homologues de l'équipe de France, ce qui n'est pas peu ! Des techniciens à la valeur reconnue au Québec, comme Madjid Taleb, Hamid Boudjenoune, Othmane Ibrir, Nacer Meraga, Kader Lakehal, Said Azzabène et autres Abdenour Amirouche, ont déjà leurs titres de noblesse dans le soccer québécois, où ils ont fait leurs preuves dans les clubs canadiens, principalement à Montréal. Dans un tel registre, Samir Hadjih, l'ancien entraîneur des espoirs de la JS Kabylie, constitue certainement l'un des meilleurs exemples de réussite et de sérieux en matière d'encadrement technique du football au Canada. Installé depuis 2002 à Montréal avec sa petite famille, Samir Hadjih est un ancien cadre de l'ISTS d'Alger, qui a choisi le chemin de l'exil pour mener, depuis une dizaine d'années, une vie nouvelle à Montréal, où il arrive à allier son métier d'enseignant d'éducation physique et sportive dans une école à son métier d'entraîneur de football dans l'un des clubs les plus huppés de Montréal, “le Club des Braves d'Ahuntsic", où l'ancien technicien de la JSK occupe depuis quelques années déjà la fonction tant enviée de directeur technique. “Après avoir eu l'honneur de former de nombreux jeunes talents de la JSK, tels que Meftah, Benkaci, Douicher, Hamlaoui et autres Mazari dans les années 1990, je me suis installé à Montréal où j'ai refait tous mes diplômes pour obtenir la “Licence B National" qui me permet d'être formateur au niveau de la Fédération de soccer du Québec, et surtout d'assurer la fonction de directeur technique du club d'Ahuntsic depuis 2003, un grand club de football qui compte 1200 athlètes toutes catégories confondues et avec lequel j'ai eu l'honneur de remporter 2 coupes du Québec avec les “U14 AAA" en 2010 et 2012, et surtout le premier titre de champion du Canada des “U14 AAA" remporté de haute lutte en 2010, ce qui était une grande première dans l'histoire du club, et c'est ce qui nous a permis de disputer un grand tournoi international au Camp Nou, à Barcelone", nous dira Samir Hadjih, que nous avons retrouvé au milieu d'une véritable fourmilière constituée de footballeuses et de footballeurs du club d'Ahuntsic, dont les “U16" ont été sacrés cette année, à leur tour, champions du Québec et préparent activement la phase finale du championnat canadien prévu en octobre. “J'ai de nombreux joueurs algériens au club et ils rêvent tous de jouer un jour en sélection algérienne. D'ailleurs, deux de mes joueurs sont déjà ciblés pour évoluer en équipe nationale du Canada des “U17", avoue Samir Hadjih qui estime que “les footballeurs algériens sont talentueux et les techniciens sont compétents, pour peu qu'on leur donne les moyens et surtout qu'on leur fasse confiance, ce qui n'est malheureusement pas toujours le cas chez nous en Algérie". Samir Hadjih a quitté sa Kabylie natale pour aller monnayer au Canada sa compétence et son sérieux et les mettre au service du football canadien pour se faire un nom au pays de l'érable, où le soccer est devenu un véritable phénomène de société. En fait, ne dit-on pas que “nul n'est prophète en son pays" ? M.H