Les filières de trafiquants de drogue se multiplient et se prolifèrent avec des moyens gigantesques difficiles à neutraliser, tant au niveau des frontières qu'au niveau des réseaux et autres relais régionaux et nationaux. Ces mêmes filières recèlent, aujourd'hui, d'énormes potentialités matérielles et humaines, en plus des ressources financières inépuisables issues des réseaux de blanchiment d'argent. Les services de sécurité qui travaillent d'arrache-pied pour démanteler les grosses pochettes urbaines et les filières rurales n'arrivent pas à se situer tant la stratégie des bonnets de la drogue change chaque jour. Le constat est sans appel : nos services ont besoin de plus de moyens pour freiner ce fléau et minimiser les dégâts. C'est ce qui ressort du colloque national de lutte contre la drogue et les substances psychotropes, qui a clôturé, hier, ses travaux à l'hôtel El-Aurassi. Au-delà des chiffres effarants avancés par les différents services de contrôle, douanes, gendarmerie et police nationale, les participants à cette rencontre n'ont pas manqué de soulever la nécessité de donner plus de prérogatives à certains intervenants en matière de lutte contre la drogue. Des recommandations fermes ont été alors établies par les participants à cette rencontre parrainée par le Chef du gouvernement, M. Ahmed Ouyahia. Parmi les recommandations, on retiendra la modernisation des moyens de lutte contre la drogue au niveau des corps concernés, à savoir les douanes, la gendarmerie et la police nationale, offrir plus de prérogatives à l'Office national de lutte contre la drogue, renforcer les dispositifs juridique et répressif et développer une politique intersectorielle rigoureuse. Aussi, les experts préconisent l'insertion des programmes d'instruction civique dans les annales scolaires et universitaires, car, estime-t-on, la répression ne suffit pas pour mener la guerre contre l'opium. F. B.