Un phénomène a pris de l'ampleur ces dernières années car d'aucuns qui avaient reconnu les avantages lucratifs de cette démarche, se sont investis délibérément dans la transformation des appartements du rez-de-chaussée en locaux commerciaux ou bureaux. En effet, il est facile d'aménager un appartement en trois, voire quatre, magasins dotés d'un rideau métallique et qu'il est loisible de louer à de potentiels candidats qui n'hésitent pas à honorer un bail de trois ans à raison d'un montant global oscillant entre 40 et 60 millions de centimes chacun ! A la faveur d'un acte dûment notarié, les gérants ouvrent des échoppes de fruits et légumes, viandes rouges et blanches, pâtisseries, taxiphones, cybercafés, pizzérias, fast-foods, téléphones portables, alimentation générale, bureaux de tabacs et journaux, etc. Les logements implantés dans les étages supérieurs, surtout aux premier et deuxième, sont loués à des médecins généralistes, spécialistes, avocats, notaires, huissiers de justice, architectes et autres qui paient rubis sur l'ongle un loyer mensuel de 20 000 DA et souvent davantage. La sous-location est une pratique courante sachant que la crise de logement touche une majorité de la population qui aspire à un toit décent. De nombreux propriétaires de logements sis dans des immeubles collectifs, gagnent de rondelettes sommes d'argent exonérées de taxes fiscales qui leur permettent de construire une villa cossue, d'acheter des véhicules personnels et de vivre dans l'opulence. Actuellement, il est loisible de constater la prolifération de ces magasins et bureaux au niveau des cités Gahdour, Aïn Defla, Champ-de-manœuvres et Bara-Lakhdar, et ailleurs. La transformation d'appartements en locaux commerciaux obéit-elle au respect des règles d'urbanisme, aux lois de la République ? L'acquisition d'un registre du commerce ne pose aucun problème puisqu'il n'est pas rare qu'un fast-food devienne un Salon de coiffure, puis une agence immobilière et enfin un cybercafé, et ce, en l'espace de quelques années seulement ! H B
