La fausse monnaie fait des ravages en Algérie, si l'on en juge par les dernières affaires traitées par les services de sécurité. Samedi soir, une découverte de fausse monnaie a été faite dans le Grand-Sud, plus exactement dans la région de Ghardaïa. Selon notre source, c'est suite à un accident de la circulation, survenu à El-Menea, que le pot aux roses a été découvert. En effet, les gendarmes qui sont intervenus sont tombés sur 339 faux billets de banque en coupures de 500, 200, 100 et 50 euros, cinq tubes de produits chimiques servant à la contrefaçon de la monnaie, 123 000 francs CFA et 1 720 000 DA. La fausse monnaie était dissimulée sous le siège arrière d'un véhicule impliqué dans l'accident. Cet accident a engendré le décès d'un passager, un Africain, et des blessures à deux autres passagers, des Algériens, qui ont été évacués à l'hôpital, où ils sont gardés en observation médicale sous surveillance des gendarmes. Ce fait intervient une semaine après l'arrestation d'un ressortissant malien à Tadjenant (Mila). Ce dernier était en possession de produits servant à la contrefaçon de billets de banque et d'une liasse de 275 coupures de papier sous forme de billets de banque de 1 000 DA, une bouteille d'un produit chimique destiné à la contrefaçon de billets de banque et des sommes en dinar algérien, en euro et en dollar américain. Le même jour, un autre trafiquant a été interpellé à Aïn El-Turck, à Oran, au moment où il allait écouler des faux billets en coupures de 1 000 DA. Mais l'autre affaire saillante est celle traitée à Alger où des faux-monnayeurs interpellés étaient en possession de 512 fausses coupures en billets de 1 000 DA et plus de 230 faux billets de 200 et 500 euros. “Il ne s'agit pas de simples immigrés clandestins venus s'installer ou transiter. Ces gens manipulent parfaitement les produits chimiques et le papier. Ils sont structurés en réseau et travaillent avec des Algériens qui, eux aussi, maîtrisent l'outil informatique", explique le lieutenant-colonel Abdelhamid Keroud, chargé de la communication à la GN. À chaque saisie, ces coupures font l'objet d'une analyse au niveau des laboratoires de la Police scientifique. Les banques de données montrent que, souvent, ces billets sont l'œuvre de réseaux africains qui travaillent en coordination avec des Algériens. Mais où vont ces sommes colossales ? Notre interlocuteur révèle que “ces trafiquants ciblent les marchés de gros. Les faux-monnayeurs ciblent les hadjis qui ont un besoin pressant d'acquérir des euros et des dollars, et les marchés aux bestiaux en ébullition à l'approche de l'Aïd". F B