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Conférence de Gilles Manceron à Oran
“La France a présenté un discours mensonger sur les bienfaits de la colonisation"
Publié dans Liberté le 26 - 09 - 2012

“Une serrure à deux clés. Déconstruire les histoires officielles de part et d'autre de la Méditerranée", est le thème d'une conférence qui a été présentée, lundi après-midi à Oran, par l'historien et journaliste Gilles Manceron.
Dans la salle du Centre de recherche en anthropologie sociale et culturelle (Crasc), le rédacteur en chef de la revue de la Ligue des droits de l'homme, “Hommes et Libertés", auteur engagé à gauche, affirme qu'il faut “affronter le passé colonial". En “balayant devant sa porte", Gilles Manceron a évoqué le blocage de réédition de certains livres algériens en France. Une réticence symptomatique de certains cercles français qui “bloquent la recherche historique", déplorant que “seulement une dizaine de thèses sur la colonisation française en Algérie ont été soutenues en l'espace de 20 ans".
Le conférencier évoquera également les “éléments de blocage dans les deux sociétés". Il laisse entendre la “ténacité" des fronts moins accessibles des archives nationales qui “ne sont pas totalement au service des chercheurs". Il implique cette situation à l'état d'appropriation des archives nationales en France (qui) sont détenues par le Premier ministre ou bien privatisés (les archives) par la famille des concernés ou encore détenues jalousement par les ministères de la Défense et des Affaires étrangères ou encore par la police parisienne. “Il y a des problèmes pour consulter les archives nationales (judiciaires, notamment), car celles-ci sont soumises à des clauses particulières", affirme Gilles Manceron.
Durant toute la période coloniale, les institutions officielles de la France ont présenté une version légendaire des réalités coloniales qui dissimulait leur injustice fondamentale sous un “discours mensonger sur les bienfaits de la colonisation". C'est cette vision enjolivée de la colonisation qui était présentée aux enfants des écoles.
Au lendemain des indépendances, les autorités ont cessé de propager ce discours, mais celui-ci n'a pas été déconstruit ni remplacé par une qualification claire de l'injustice et de la violence coloniale. “En France, les fonds d'archives sont maintenus par certaines personnes qui autorisent certains journalistes à les consulter selon la proximité politique que leur accordent ces mêmes journalistes", déclare le conférencier.
Il illustre son prisme par le rôle sanglant joué par l'OAS au lendemain des accords d'Evian. “Les officiels de l'époque ont maintenu une espèce de contrôle sur l'histoire du passé terroriste de l'OAS apparu à la faveur du putsch des généraux d'avril 1962, une période qui reste mal connue en France en dépit de la création de deux cours de justice pour juger les terroristes de l'OAS", dit-il.
Il n'omettra pas de souligner dans le même ordre d'idées la fusillade de la rue d'Isly à Alger du 26 mars 1962. “L'accès d'un certain nombre d'archives est problématique malgré la progression des recherches de l'autre côté de la rive", précise Gilles Manceron. Il mettra en exergue la propagation officielle de “l'histoire coloniale bienfaitrice", de la France. “Un discours de justification pour occulter les épisodes les plus conflictuels de la colonisation française, marqué par le silence officiel et la gêne de l'enseignement qui a tardé à incorporer une partie de l'histoire coloniale qu'en 1980 et la loi du 23 février 2005, qui a voulu donner une vision très glorieuse de la colonisation française", a indiqué le défenseur des droits de l'homme.
Le général de Gaulle et l'ancien président François Mitterrand n'ont pas été épargnés par le “constat historique" fait par l'intervenant. “Au lendemain de la libération de la France de l'occupation allemande, le général de Gaulle avait tenu à Paris un discours unanimement tourné vers la résistance (...), il a fait un choix politique car il savait que la collaboration existait, que la magistrature a prêté serment aux nazis et que l'enseignement a choisi le gouvernement du maréchal Pétain à Vichy." “C'est comme si l'histoire officielle de l'époque des colonies a tendance à persister dans le discours tenu aujourd'hui en France par les institutions qui reprennent parfois soit les mythes d'hier sans examen critique, soit qu'elles laissent, par leur silence, persister dans les esprits les stéréotypes d'autrefois. Il cite aussi le blocage des archives nationales par François Mitterrand (1981-1995) sur le rôle de Maurice Papon dans la déportation des juifs. Selon le conférencier, un énorme travail de l'histoire coloniale reste à faire en France. “Ceux qui ne veulent pas que ce travail soit mené à bien en France, cherchent à tirer argument des défauts de l'histoire, souvent simpliste, présentée par les officiels algériens depuis l'indépendance et des lacunes ou insuffisances de l'enseignement de l'histoire dans ce pays", plaide-t-il.
Pour lui, cela leur sert de “repoussoir" pour ne pas remettre en cause les mensonges et les mythes coloniaux. Dans ces conditions, le travail de libération de la parole sur l'histoire, de prise en compte des mémoires individuelles et de remise en cause des récits légendaires, qui a lieu en Algérie, “est non seulement bénéfique pour ce pays, mais il encourage la critique des mythes coloniaux anciens dans l'histoire telle qu'elle est écrite et enseignée en France".
La déconstruction des histoires officielles de part et d'autre de la Méditerranée se renforcent et se stimulent lorsqu'elles sont menées en même temps, dans une sorte d'effet de miroir bénéfique au travail historique dans les deux pays. “C'est en cela qu'on peut employer l'image d'une serrure à deux clés, qui fonctionne quand deux mouvements complémentaires sont entrepris simultanément", déclare Gilles Manceron.
K. R-I


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