Cet ouvrage, “le plus vendu" en Algérie, est le fruit de longues investigations. Il raconte l'histoire tragique d'un des enfants chers de l'Algérie. Un sujet à controverses qui, pourtant et avant tout, rend hommage à tous ceux qui ont libéré le pays du joug de la domination et de la servitude étrangère. Le livre de Khalfa Mameri sur Abane Ramdane est à sa huitième édition. Sous le titre de Abane Ramdane: finalement, le père de l'indépendance, l'ouvrage de 424 pages est publié par Thala éditions. Il nous éclaire “jour après jour" sur des événements produits depuis la veille du déclenchement de la Révolution, jusqu'au 1er juillet 1962. La biographie consacrée à Abane Ramdane, en 1986, c'est-à-dire “au moment où il était presque interdit de prononcer son nom dans son propre pays", est toujours demandée en Algérie. Destiné à “faire aimer l'Algérie et ses hommes illustres" par le maximum de citoyens, le livre de Khalfa Mameri cherche à restituer les faits, soucieux de la nécessité d'écrire l'histoire et celle de semer l'espoir. “Il est incontestable que la Révolution algérienne traîne derrière elle le cadavre de Abane Ramdane" (p.21), écrit-il dans l'introduction. Malgré l'épaisseur du mystère – encore que beaucoup de choses ont été écrites sur la mort de Abane Ramdane – et en dépit de la crainte de rouvrir “une profonde plaie", l'auteur décide de surmonter ses appréhensions, ne serait-ce que momentanément, pour écrire sur ce “très grand patriote" qui deviendra en peu de mois “pratiquement le responsable numéro un de tout le FLN et donc de la Révolution" (p. 22). On l'aura compris, l'auteur veut apporter sa “contribution" à la connaissance de cette figure historique. Il est conscient, et il le dit très bien, que lorsqu'on aborde le cas de Abane Ramdane, “c'est sa mort qui l'emporte sur sa vie". Pourtant, il considère qu'il y a beaucoup de choses à dire sur sa vie, car celle-ci, comme d'ailleurs son action, en engagement, son apport et son impact “ont été si denses qu'ils ne peuvent être étouffés par sa mort" (p. 22). Saisissant l'opportunité du cinquantenaire de l'indépendance de l'Algérie, l'auteur se demande pourquoi nous ne chercherions pas à prendre “un nouveau départ", sans reproduire les mêmes erreurs qui ont conduit le pays “jusqu'au naufrage de l'espoir". Il observe que la situation d'aujourd'hui ressemble étrangement à celle des années 1953-1954, rappelant dans ce contexte les divisions/aliénations au sein de “la société politique", mais aussi le désespoir de “tout un peuple, jeunesse encore plus". Seulement, au début des années 1950, une poignée d'hommes, très jeunes pour la plupart, ont cru au changement. Et ils l'ont réalisé, en menant la guerre au système colonial français, en affrontant la France et son armée : la quatrième puissance du monde. Aujourd'hui, Khalfa Mameri invite tous ceux qui mettent “l'Algérie au-dessus de tout", plus particulièrement les jeunes, “à méditer l'héroïsme pur de ceux qui ont donné à tous, sans distinction d'âge ou de région, le moyen de vivre heureux et libres" (p. 15). L'ouvrage sur Abane Ramdane, “le plus vendu" en Algérie, est le fruit de longues investigations. Il raconte l'histoire tragique d'un des enfants chers de l'Algérie, un sujet à controverses qui, pourtant et avant tout, rend hommage à tous ceux qui ont libéré le pays du joug de la domination et de la servitude étrangère, notamment Abane Ramdane, Larbi Ben M'hidi et tous ceux qui les ont rejoints dans cette dure aventure émancipatrice. Khalfa Mameri est auteur d'une dizaine de livres dont l'ouvrage consacré à un autre héros non moins célèbre de la Révolution algérienne, Larbi Ben M'hidi. Diplômé en sciences politiques et en droit (université Paris Panthéon Sorbonne et université Columbia de New York), il a exercé la fonction d'ambassadeur dans des pays africains et a enseigné notamment à l'Ecole nationale d'administration et à l'Institut d'études politiques d'Alger. H A