Résumé : Une année après, on n'a toujours pas de nouvelles de Rabah. Ouarda, pour oublier sa peine, s'occupe d'enfants en détresse. Elle a pris sous sa protection une orpheline que son mari lui propose d'adopter. La procédure d'adoption est aussitôt lancée et quelques mois après, la petite Kenza est remise à ses nouveaux parents. Ouarda et Ramdane l'installent dans la chambre de Rabah. La fillette regarde autour d'elle. Elle aperçoit un portrait du petit garçon, posé sur la table de nuit. -Qui est-ce ? demande-t-elle. Ouarda soupire. -C'est Rabah... -Vous avez un petit garçon ? Où est-il ? Ouarda réprime un sanglot. -Il est parti... loin ! La fillette insiste. -Il reviendra, n'est-ce pas ? -Oui, il reviendra ! -Et il sera mon frère ! -Oui, ma petite ! La petite Kenza apporte de la joie dans une maison plongée, depuis la disparition de Rabah, dans une sorte de torpeur. Le soir, elle attend avec impatience le retour de Ramdane qu'elle appelle affectueusement “papa". Elle lui fait des dessins, elle lui chante des comptines et, avant de dormir, elle lui met les bras autour du cou et l'embrasse. -Bonne nuit, papa ! Ouarda l'emmène dans sa chambre, la borde et l'embrasse. La petite fille ne manque jamais de jeter un coup d'œil sur le portrait de Rabah. -Reviens, petit frère, dit-elle. Ramdane ne part pas au travail sans monter la voir dans sa chambre. Comme elle dort encore, il pose un léger baiser sur son front. Bien souvent, ce contact la réveille. Alors, les yeux encore gonflés de sommeil, elle l'enlace. -Bonjour, papa... À son tour, il s'est mis à l'aimer et il félicite sa femme du choix qu'elle a fait. -J'ai tout de suite été attirée par cette enfant ! J'ai compris qu'elle avait besoin d'affection ! -J'avoue que je n'ai jamais pensé à adopter un enfant ! Au départ, je voulais juste te faire plaisir... Je pensais que tu allais te lasser de la fillette et la rendre à l'orphelinat... Ouarda ferme les yeux. -Je ne voudrai, pour rien au monde, me séparer d'elle ! Il sourit. -Et moi, tu crois que je voudrais qu'on la reprenne ? -Alors, tu es d'accord pour qu'on la garde ? -Jusqu'à ce que la mort nous en sépare ! Il rit. -Cette petite est un don de Dieu... Notre fils nous a été enlevé mais il nous a donné cette compensation... Je sais, ça ne le remplace pas, mais au moins, nous ne sommes plus seuls ! -Tu as raison ! Elle se tait un moment, puis demande : -Et si on retrouve Rabah, on la gardera, n'est-ce pas ? -Bien sûr ! Elle soupire. -Merci ! (À suivre) G. B