Résumé : Tandis que la nourrice et l'enfant quittent la pièce avec l'enfant, Yamina s'extasie de nouveau. La jeune femme entre dans la grande pièce. Elle tient par la main un tout jeune enfant habillé en marin. Les deux femmes, vautrées dans le fauteuil, interrompent leur discussion. - Mon Dieu, qu'il est mignon ! Celle qui a parlé se reprend aussitôt. - Allah ibarek ! Que Dieu le bénisse ! Et elle se retourne vers l'autre. - Ourda, tu ne crains pas qu'on lui jette le mauvais œil ! C'est la jeune femme qui a ramené l'enfant qui répond : - Ne vous inquiétez pas, Madame Yamina, il a un petit pendentif en forme de main... C'est efficace contre le mauvais œil ! (Elle s'adresse à l'autre femme). Je peux l'emmener au parc, Madame Mériem ? - Bien sûr, Nora... Mais fais attention à lui ! Ne le laisse pas seul ! - Ne vous inquiétez pas, madame, je le surveillerai ! - Ne le laisse pas se vautrer dans l'herbe, il se fera piquer par quelque bestiole ! - Je le surveillerai madame ! Elle appelle le petit garçon. - Viens que je t'embrasse ! L'enfant court vers sa mère qu'il enlace. - Tu obéiras à ta nounou, n'est-ce pas ? Il fait oui de la tête. Yamina demande avec curiosité : - Il ne parle pas encore ? - Il n'a que treize mois... Mais il comprend ce qu'on lui dit. Va embrasser tata Yamina ! Il va vers la femme et il pose un baiser éclatant sur sa joue. - Que Dieu te garde, mon petit ! Elle lui donne une tape au derrière. - Maintenant va rejoindre ta nounou ! Tandis que la nourrice et l'enfant quittent la pièce avec l'enfant, Yamina s'extasie de nouveau : - Comme ton fils est beau ! Tu n'en as qu'un seul, mais on peut dire que toi et Ramdane, vous l'avez réussi ! Ouarda se met à rire. - Ma chère, tu as de ces expressions ! - Mais si, mais si, vous l'avez vraiment réussi... - On peut dire que j'ai beaucoup peiné pour l'avoir... J'ai fait fausse couche sur fausse couche, et quand je suis tombée enceinte, j'ai eu ce fibrome... J'ai souffert le martyre pendant toute la grossesse... - Mais heureusement cela c'est bien terminé... avec le petit Rabah ! Elle fronce les sourcils, puis elle dit : - Et si tu donnais une petite sœur ou un petit frère à Rabah ? Ouarda soupire. - Ce n'est pas que je ne veuille pas, mais, hélas, je ne peux pas. Comme ses yeux se sont embués, Yamina s'écrie. - Ne sois pas triste ! Dieu t'a comblé en te donnant un beau garçon... Pense à ceux qui n'en ont pas du tout... Tu élèveras ton fils, tu lui donnera la meilleure instruction... Et il te rendra heureuse, ton mari et toi ! La jeune femme soupire de nouveau. -Espérons-le, nous attendons tout de cet enfant ! (À suivre) G. Boulki