Réconciliation nationale, lutte contre la corruption, réhabilitation du service public, diversification des formules de logement... Autant de dossiers que le Premier ministre s'est engagé à prendre en charge. “Le processus de réformes politiques initiées par le président de la République est irréversible et la révision constitutionnelle constituera le couronnement de cette démarche visant à faire des constantes nationales, de la démocratie et de l'Etat de droit les bases du pacte national unissant les enfants de la nation algérienne indépendante et souveraine." C'est, du moins, ce qu'a déclaré, hier, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, à l'Assemblée populaire nationale (APN) en réponse aux interrogations des députés dans le cadre du débat sur le plan d'action du gouvernement. À ce propos, Sellal a annoncé la poursuite et le renforcement du processus de réconciliation nationale. “La plupart des dossiers relatifs à la réconciliation nationale ont été pris en charge et il n'en reste que quelques-uns à traiter", indiquera le Premier ministre, selon lequel “personne parmi ceux qui sont concernés par la réconciliation nationale ne restera redevable à l'Etat, aussi bien du point de vue matériel ou vis-à-vis de l'histoire". La réconciliation nationale est “une réconciliation globale non seulement vis-à-vis de l'histoire, mais concerne aussi les comportements des personnes et à tous les niveaux et n'englobe pas uniquement le volet sécuritaire", a-t-il fait remarquer, avant de lancer aux parlementaires présents en nombre dans l'hémicycle qu'“il est temps de purifier les cœurs et de se réconcilier avec l'histoire. Les figures marquantes de la Révolution algérienne sont des héros à part entière", dit-il avant de nommer “Abane Ramdane, Amirouche, Mustapha Ben Boulaïd et Aït Ahmed". Selon le Premier ministre, “il faut laisser l'histoire aux historiens et éviter d'introduire les appartenances politiques et religieuses dans son écriture", notant à ce propos que “la glorieuse guerre de Libération est une source de fierté et de référence pour tous les Algériens et a été à l'origine de l'unification du pays". Abordant la crise du logement en Algérie, le Premier ministre indiquera qu'outre le retour à la formule location-vente avec un programme de construction de 150 000 logements de type AADL, le gouvernement compte également pour renforcer les moyens de réalisation des programmes de logement, toutes formules confondues, encourager le partenariat avec des entreprises étrangères spécialisées dans le bâtiment. Evoquant le secteur de la justice, Sellal promettra le renforcement “des moyens humains et matériels du secteur de la justice au même moment où les objectifs de confortement de l'action judiciaire et l'amélioration du taux d'exécution des décisions de justice constituent les axes majeurs pour l'administration d'une justice à la hauteur des espérances des justiciables". Le gouvernement assistera la justice dans son action contre la corruption, dit-il, qui, selon lui, “a permis, depuis 2011, l'instruction de 1 337 affaires ayant abouti à la condamnation de 1 917 personnes". Il sera question, dans ce cadre, de la dotation de l'Office de lutte contre la corruption de moyens nécessaires à l'accomplissement de sa mission pour freiner définitivement la progression de ce phénomène. À propos des jeunes, Sellal récusera l'affirmation selon laquelle “les Algériens sont des tubes digestifs". Selon lui, “les jeunes algériens méritent de respirer, de bien vivre et de s'amuser". Sur la question du chômage, il expliquera, en se référant aux chiffres de l'Office national des statistiques (ONS), que son taux est actuellement inférieur à 9% alors qu'il était de 29,5% en 2000. Intervenant à propos de la défense nationale, le Premier ministre a fait état de la professionnalisation des forces armées et l'amendement de l'ordonnance portant code des pensions militaires. Il faut dire qu'à l'issue de l'intervention de Sellal, le plan d'action du gouvernement a été adopté à la majorité par les députés FLN et RND. Si dans ce cadre le PT s'est abstenu au même titre que le FFS, l'AAV, quant à elle, l'a rejeté. N M