Du temps a passé depuis les évènements d'Octobre 1988, 24 ans plus exactement. À quelques jours de la commémoration de cette date, le 5 du mois en cours, le président de l'Association des victimes d'Octobre 1988 (AVO), M. Yahiaoui, a présenté, la semaine dernière au siège de la Ligue des droits de l'Homme — aile de Me Zehouane — un point de situation qui n'est pas très reluisant. Explications. Il a rappelé que s'il est vrai que ce soulèvement populaire est “sans précédent dans le monde arabo-musulman", il n'a pas été suivi des changements espérés et auxquels aspiraient surtout les jeunes manifestants. Lesquels manifestants avaient bravé l'interdit et payé un lourd tribut, a indiqué le président de l'AVO ; “des centaines de morts et près de 2 000 blessés dont des handicapés à vie". Les réformes initiées par le pouvoir politique de l'époque représenté par l'ex-président de la République, M. Chadli Bendjedid, n'avaient pas eu l'effet escompté, a soutenu M. Yahiaoui. Pour le représentant des victimes d'Octobre, aucun changement notable n'était intervenu. Si ce n'est que cette ouverture, imposée par la rue, ait suscité la création d'une soixantaine de partis politiques, qui n'avaient, au final, fait que polluer le débat démocratique devant être engagé et discréditer la chose politique. Au fil des années, a-t-il poursuivi, “ces partis avaient été gratifiés de postes ministériels, de sièges au sein du défunt Conseil national de transition (CNT) et par la suite dans l'Assemblée nationale et au Sénat". Quant aux revendications populaires, exprimées par la masse juvénile, elles n'avaient pas trouvé d'oreille attentive. À côté, les victimes d'Octobre 1988, grâce auquel un semblant d'ouverture politique avait été possible, sont considérées comme des accidentées du travail, a dénoncé M. Yahiaoui. Les associations des victimes d'Octobre 1988 n'avaient cessé depuis de militer pour un véritable statut de victime de la répression. Ses animateurs ont frappé à toutes les portes et interpellé tous les responsables, qui se sont succédé aux responsabilités, en vain. M. O