Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) vient de prodiguer une belle leçon de pédagogie politique. Sa participation aux élections locales du 29 novembre prochain ayant suscité quelques incompréhensions auprès de l'opinion publique, le parti de Mohcine Belabbas s'est mis en devoir d'argumenter sa décision en rendant les citoyens algériens destinataires d'une lettre explicative. Dans sa “lettre aux citoyens" rendue publique hier, le RCD trouve les interrogations des Algériens “légitimes", d'autant plus que, affirme-t-il, “les élections locales seront encore l'objet de manipulations". Pourquoi alors sa décision de prendre part aux joutes du 29 novembre prochain alors qu'il a boudé les législatives du 10 mai dernier ? Pour le RCD, “l'enjeu est diffèrent". “Dans les conjonctures nationale et internationale présentes, participer à l'élection du 10 mai revenait à contribuer à la prolongation du sursis d'un régime condamné par son bilan et le cours de l'Histoire", assure le RCD. De plus, l'institution parlementaire n'influe pas directement sur “la vie de tous les jours des Algériens". Ce n'est pas du tout le cas pour les élections locales. Explication du RCD : “Envoyer un voleur à la tête d'une Assemblée populaire communale ou d'une APW peut être source de drames quotidiens pour les citoyens." La conviction du parti de Mohcine Belabbas, se basant sur sa propre expérience, est que malgré les prérogatives très limitées des élus, une équipe compétente et intègre à la tête d'une commune ou d'une APW peut être très utile pour les administrés. Et de citer l'exemple des APC de Mekla (Tizi Ouzou), d'El-Kseur (Béjaïa), d'Imcheddalen (Bouira), de Hadjret Ennes (Tipasa) ou de l'APW de Tizi Ouzou qui, aux yeux du RCD, se sont illustrées par une gestion saine. “Rendre des comptes annuellement aux comités de village ou de quartier, se tenir à la disposition de la population dans les moments de détresse, comme cela a été le cas pendant les tempêtes de neige de 2012, ou à l'occasion des incendies récurrents de la période estivale, ont concrètement soulagé les souffrances des citoyens dans les communes à majorité RCD", assure-t-il. Adepte du “discours de vérité", le RCD n'a pas hésité à reconnaître avoir eu une infime minorité d'“élus indélicats" qui “ont abusé de la confiance que leur a accordée le Rassemblement pour renier leurs engagements et trahir la population". Intransigeant sur la question de l'intégrité, le RCD a rappelé qu'il a systématiquement sanctionné avec une rare fermeté ce genre de “forfaiture", avant d'avertir que “chaque reniement sera traité avec toute la rigueur requise". “Chaque espace préservé de l'arbitraire, chaque élu menant à bien sa mission, chaque action répondant aux attentes légitimes du citoyen sont autant un soulagement pour les citoyens qu'un message d'espoir pour les générations futures qui trouveront devant elles ces pierres posées sur les fondations de l'Algérie de la Soummam", estime-t-il. Après quoi, le RCD a appelé les citoyens à accorder leur confiance à des militants qui “se battent chaque jour contre l'arbitraire pour concrétiser dans leur localité leurs convictions démocratiques". “C'est faire honneur aux sacrifices du peuple algérien que de les porter aux responsabilités où ils peuvent aider à protéger les plus vulnérables", conclut le RCD. A. C.