Finie la permissivité, le gouvernement passe à un cap supérieur dans la lutte contre la petite délinquance. Les walis, eux, sont sommés d'établir des feuilles de route spécifiques à chaque région, en coordination avec les services de sécurité. La criminalité, sous toutes ses formes, et surtout la petite délinquance inquiètent au plus haut point les autorités politiques du pays. Devant la recrudescence de ces fléaux, par ailleurs qualifiés d'“intenses", le ministre de l'Intérieur Daho Ould Kablia a révélé, lors de la réunion des walis à Oran, que “les services de sécurité œuvrent au développement de nouvelles méthodes préventives contre les phénomènes de la délinquance et de la criminalité (...) ; cette action a pour objectif d'atténuer l'intensité de ces phénomènes". Ce dossier lourd abordé par les walis, - criminalité et petite délinquance -, fera l'objet d'une feuille de route qui devra impliquer tous les acteurs majeurs exerçant dans la lutte et la prévention contre la prolifération de ces phénomènes. Ainsi, chaque wali devra établir un plan spécifique avec les services concernés, car “l'action répressive ne peut à elle seule circonscrire ces phénomènes", a indiqué M. Ould Kablia. Mais qu'en est-il exactement ? Selon le ministre de l'Intérieur, “la prolifération de la délinquance, la criminalité et les différentes formes de violence, constituent actuellement une préoccupation particulière pour les pouvoirs publics comme pour le citoyen (...). Ce sont des phénomènes négatifs et nuisibles qui appellent une lutte sans merci pour atténuer leurs effets tant sur le citoyen que sur la société et l'économie nationale". Selon une source proche du dossier au niveau du commandement de la Gendarmerie nationale (CGN), “de nouvelles orientations ont été données à même d'occuper le terrain davantage, car la petite délinquance reste inquiétante. Nous réagissons sur des faits et nous les traitons. Aujourd'hui, nul n'est à l'abri de cette violence émergente que colporte une nouvelle génération de réfractaires, souvent armés de couteaux ou autres armes prohibées. Que ce soit dans les écoles, dans la rue, dans les parkings, les abribus, les gares routières ou encore les marchés, cette violence s'exprime par la menace, les vols et les agressions, voir des meurtres". Face à cette situation kafkaïenne, le cadre de vie du citoyen accuse une dégradation permanente et le climat d'insécurité ne fait que s'installer davantage. “Nos bilans et nos actions nous permettent à chaque fois de voir mieux. Aujourd'hui, nous avons une carte de la criminalité qui évolue. C'est sur cette base que nous évoluons aussi, certes, mais des orientations ont été données à toutes les unités de la Gendarmerie nationale de passer à un cap répressif supérieur", nous dira encore notre interlocuteur. En ce sens, ajoute notre source, “des actions et des descentes sont programmées au quotidien pour démanteler les associations de malfaiteurs dans lesquelles sont impliqués des individus de tous âges. Il fallait donc passer au cap de l'éradication de ces poches de la délinquance. Le second semestre de l'année en cours a d'ailleurs été particulier vu le nombre d'arrestations et d' affaires traitées." D'ailleurs, M. Ould Kablia a révélé que les services de sécurité ont procédé à l'interpellation de 22 462 individus impliqués dans différentes affaires criminelles, la résolution de 70 315 affaires de droit commun et 5 353 affaires économiques et financières. Avec une saisie de près de 90 tonnes de cannabis, plus de 200 tonnes de cuivre et de câbles téléphonique et électrique, près de 2 millions de litres de carburant et l'arrestation d'au moins 1 000 immigrés clandestins, on relèvera un léger recul du crime organisé qui voudrait établir de fortes bases en Algérie. F B