L'Algérie a choisi d'opter pour la formule d'accord d'achat de titres, avec une participation à hauteur de 5 milliards de dollars, “un niveau intermédiaire" par rapport aux souscriptions des autres pays. L'Algérie a décidé de participer à l'emprunt lancé par le Fonds monétaire international (FMI) avec un montant de 5 milliards de dollars, a indiqué jeudi un communiqué commun du ministère des Finances et de la Banque d'Algérie. La participation algérienne, précise le communiqué cité par l'APS, s'effectuera sous forme d'accord d'achat de titres libellés en droits de tirage spéciaux (DTS). Avec cette décision, l'Algérie répond, ainsi, favorablement à la sollicitation du FMI afin de lui permettre de renforcer ses capacités de prêts dans un contexte de crise économique mondiale. Pour rappel, en marge de la réunion de printemps du FMI et de la Banque mondiale, en avril dernier, le ministre des Finances, Karim Djoudi, avait révélé que l'Algérie, en tant que pays doté d'excédents financiers, a été sollicitée par le FMI pour qu'elle contribue au renforcement des capacités de prêt de cette institution financière internationale. Le grand argentier du pays avait indiqué que l'Algérie “va étudier et évaluer les conditions dans lesquelles cette demande sera proposée dans les détails". “Nous avons besoin de savoir si le FMI envisage de réaliser cette opération de renforcement de ses capacités financières à partir de demandes de prêts ou de dépôts rémunérés, ainsi que le rendement qu'il compte proposer", précisait-il, annonçant que l'Algérie allait définir sa position avant la tenue de l'assemblée annuelle du FMI et de la BM à Tokyo (Japon). C'est chose faite. Mais le communiqué commun du ministère des Finances et de la Banque d'Algérie ne précise pas les conditions d'octroi de ce prêt. Les pays membres du FMI, souhaitant souscrire à l'emprunt lancé par cette institution de Bretton Woods, peuvent le faire soit sous forme d'accord de prêt bilatéral ou d'accord d'achat de titres. L'Algérie a donc choisi d'opter pour la seconde formule, avec une participation pour un montant de 5 milliards de dollars, “un niveau intermédiaire" par rapport aux souscriptions annoncées par les autres pays. Techniquement, explique le communiqué, la participation à cet emprunt constitue une opération qui “s'inscrit dans le cadre de la gestion rationnelle des réserves de change". La gestion des réserves de changes de l'Algérie repose sur des critères que sont la préservation de la valeur du capital, la couverture contre les risques de change, par le maintien notamment d'un portefeuille diversifié, et leur liquidité. Selon les caractéristiques arrêtées par le FMI, les montants souscrits dans le cadre de cet emprunt font partie intégrante des réserves du pays participant. Le communiqué estime que cette opération constitue “une bonne opportunité pour l'Algérie de diversifier ses placements sous deux angles". D'abord sous l'angle qualité de l'emprunteur, et donc qualité de l'instrument financier, le FMI étant une institution financière multilatérale et de premier ordre, ce qui permet “un niveau de sécurité élevé des placements". Ensuite, sous l'angle monnaie de dénomination, puisque les titres dans le cadre de cet emprunt seront libellés en DTS (unité de compte du FMI déterminée sur la base d'un panier de devises largement utilisées dans les marchés financiers), ce qui élargira la composition par devises des réserves de changes, “atténuant davantage les risques de change sous-jacents", souligne le communiqué. Les titres sont porteurs d'intérêts au taux DTS, tel que déterminé sur la base des taux de marché des taux de monnaies composant le DTS, à savoir le dollar, l'euro, le yen et la livre sterling. “Cette caractéristique atténue les risques de fluctuation des taux d'intérêt, et constitue donc un élément positif qui contribue à la stabilité des taux d'intérêt du DTS et leur confère un rendement équivalent, voire supérieur à celui d'un titre souverain de premier rang", rassure le communiqué. Outre ces avantages financiers et le fait qu'elle place l'Algérie parmi les pays créanciers du FMI, l'acquisition de titres du Fonds “constitue une contribution aux actions de la communauté internationale, y compris du FMI, visant à endiguer l'impact de la crise économique et financière globale sur l'ensemble des pays, y compris l'Algérie". L'acquisition des titres DTS, ajoute le communiqué, “participe positivement à l'image du pays au sein de la communauté internationale et contribue au renforcement des relations institutionnelles avec le FMI". Cela signifie que l'Algérie est reconnue comme un pays prêteur net du reste du monde, après avoir été, dans les années 1990, un pays emprunteur. La demande de prêt du FMI est bien la preuve de l'excellente santé de l'économie algérienne. Le drame de la dette extérieure paraît, aujourd'hui, très loin. L'Algérie a renforcé, d'une manière soutenue, la stabilité macroéconomique ces dernières années, à en juger par la solidité marquée de sa position financière extérieure. Les très forts remboursements par anticipation de la dette extérieure conjugués à la poursuite de l'accumulation des réserves de changes ont fait émerger, depuis 2006, la position financière extérieure nette comme socle de la stabilité et de la croissance. M R