L'AIEA a engagé, hier, à Tripoli des discussions techniques sur le programme nucléaire de la Libye, huit jours après que le régime eut annoncé qu'il renonçait aux armes de destruction massive (ADM), a-t-on appris auprès du porte-parole de l'agence onusienne, Mark Gwozdecky. Le directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), Mohamed El-Baradeï, et ses experts, ont eu en début de matinée des entretiens avec Matouk Mohamed Matouk, vice-Premier ministre et responsable du programme nucléaire libyen. Rien n'a filtré de ces pourparlers dont la presse étrangère a été tenue écartée. La délégation de l'agence de sûreté et de contrôle nucléaire des Nations unies devait se rendre en fin de matinée sur des sites nucléaires. Il est probable que, dans un premier temps, elle visitera le réacteur expérimental de Tajura qui, situé à 15 km au sud-est de Tripoli, est sous la supervision de l'AIEA depuis 1980 et "constitue le cœur du programme nucléaire libyen", selon un diplomate occidental. Aujourd'hui, M. El-Baradeï doit avoir des entretiens avec le Premier ministre libyen, Choukri Ghanem. Cette entrevue sera suivie d'un "autre rendez-vous". D'après les observateurs, il pourrait s'agir d'une audience donnée par le dirigeant Mouammar el-Kadhafi. Le chef de l'AIEA doit rentrer aujourd'hui en fin d'après-midi à Vienne. En arrivant samedi à Tripoli, M. El-Baradeï avait affirmé que la Libye "n'était pas sur le point d'avoir l'arme" nucléaire. "Mais nous devons nous en rendre compte et examiner les détails avec eux." Les inspections "pourront commencer dès la semaine prochaine", soit à partir du 2 janvier, avait alors indiqué le chef de l'AIEA. "Les inspecteurs pourront dresser un premier bilan sur ce qui se passe là-bas et visiter les installations pertinentes", avait-il ajouté. La délégation conduite par M. El-Baradeï comprend une dizaine d'experts confirmés dont certains devraient rester à Tripoli après le départ de leur chef, tandis que d'autres pourraient les y rejoindre "rapidement", a indiqué une source proche de l'AIEA. Le conseil des gouverneurs, l'organe exécutif de l'AIEA dont la prochaine réunion est prévue en mars 2004, doit toutefois approuver la signature libyenne du protocole additionnel.