Ils étaient là, ils sont venus des quatre coins du pays. Les supporters de l'équipe nationale, par milliers, ont convergé, hier, dès les premières heures de la matinée, vers le stade Tchaker de Blida, pour assister à la rencontre Algérie-Libye. Dès l'ouverture des portes aux environs de 12h, les fans des Verts ont pris d'assaut l'enceinte sportive pour prendre place dans les tribunes, dans une ambiance plutôt bon enfant. Les organisateurs ont jugé utile d'ouvrir les portes à un horaire aussi avancé afin d'éviter d'éventuelles bousculades. D'ailleurs, le stade affichait complet aux alentours de 14h. Les responsables du stade ont dû fermer les portes aux environs de 16h. Ceux qui n'ont pas réussi à acheter leurs billets vendredi ont recouru au marché noir pour s'acquérir le fameux sésame. Les prix des billets d'accès ont varié entre 800 et 2 500 DA l'unité. Les fans n'ont lésiné sur les moyens, comme nous l'a d'ailleurs affirmé Mohamed, originaire de Bouira, qui ne rate aucune sortie des Verts au stade Mustapha Tchaker : “Je n'ai vraiment pas le choix. Je dois me procurer le billet d'accès à tout prix. Je n'ai pas fait des centaines de kilomètres pour rien." Venu spécialement de France, Djamel, qui a effectué le déplacement lors du match aller disputé à Casablanca, abonde dans le même sens : “Quel que soit le prix du billet, je l'achète. Ce ne sont pas 1 000 DA qui vont me priver d'accéder au stade. Là où l'EN joue, je me suis toujours procuré le billet du stade, même au prix fort." Devant les portes d'accès, les organisateurs veillaient au grain. Des consignes strictes leur ont été données afin de refuser l'entrée aux mineurs. D'ailleurs, certains jeunes qui se sont procuré les tickets ont été contraints de montrer patte blanche en exhibant la carte nationale auprès des organisateurs afin d'accéder au complexe sportif de Blida. Il faut dire que ce choc entre l'Algérie et la Libye a été placé comme une rencontre à haut risque. D'où la mise en place d'un dispositif sécuritaire impressionnant. Ils étaient des milliers d'agents de l'ordre, appuyés par des hélicoptères, pour veiller au bon déroulement du rendez-vous. Affrontements supporters-service d'ordre En dépit de la présence massive d'un dispositif sécuritaire impressionnant, des scènes de violences et d'affrontements entre supporters et policiers ont été enregistrées. L'origine de ces incidents n'est autre que l'entrée au stade Mustapha-Tchaker. En effet, plus de la moitié des fans venus en masse pour encourager les Verts se sont vu empêcher d'accéder au stade qui affichait complet aux environs de 14h. Déçus, ils voulaient coûte que coûte accéder à l'enceinte sportive. S'en suivra alors de vives altercations entre les supporters et les agents de l'ordre qui ont été bombardés de toutes sortes de projectile. “C'est anormal qu'on ne nous laisse pas rentrer au stade alors que nous sommes bel et bien procuré le ticket d'entrée. C'est scandaleux !", témoigne un jeune, venu d'une petite bourgade d'une ville intérieure. Les Libyens accueillis avec des “Vive El Gueddafi !" Contrairement à l'ambiance tendue aux alentours du stade, celle qui régnait à l'intérieur était joviale. Environ 40 000 spectateurs se sont entassés dans les gradins du stade Tchaker, théâtre de la dernière qualification des Verts pour la double campagne CAN 2010 et Mondial sud-africain. Arborant des drapeaux, les supporters algériens ont créé une ambiance des grands jours qui nous font rappeler celle vécue en 2010 au cours de laquelle l'Algérie a renoué avec les participations en Coupe du Monde. Tout au long de l'après-midi, les fans ne cessaient de chanter et danser au rythme des tubes concoctés à l'occasion et ce, jusqu'à l'arrivée de la délégation libyenne au stade. Celle-ci a été accueillie avec des “Vive El Gueddafi", façon de chambrer les Libyens qui n'ont pas apprécié l'accueil qui leur a été réservé. Ensuite, c'est au tour des joueurs de l'EN de fouler la pelouse sous les applaudissements du public. S'en suivra une séance d'échauffement des deux sélections, sous les encouragements d'un stade acquis à la cause algérienne en l'absence de supporters libyens dont la tribune réservée était pratiquement vide. L'ambiance monte d'un cran dès le retour des joueurs sur le terrain. Les supporters n'ont d'ailleurs pas raté l'occasion de siffler l'hymne national libyen. Considéré comme le douzième homme, les fans algériens poussent d'emblée les joueurs par des encouragements qui donneront vite leurs fruits. À peine la partie commencée, les Algériens parviennent à planter deux banderilles dans la cage libyenne à la plus grande joie des Algériens. 68', les Libyens arrêtent la partie N'ayant pas réussi à revenir à la marque, les Libyens vont recourir à un subterfuge pour tenter de gâcher la partie. Ils parviennent à arrêter momentanément le match, en raison soi-disant de la réaction du public algérien qui scandait des chants hostiles aux Libyens. Ce qui a contraint la représentation diplomatique libyenne à quitter l'enceinte sportive de Tchaker. La partie va reprendre quelques minutes plus tard. Le score restera inchangé jusqu'au coup de sifflet final avec cette victoire qui sera longuement fêtée par les joueurs algériens sur le terrain. La fête va se poursuivre dans les alentours du stade et dans toutes les régions d'Algérie. A. I.