Le Forum des chefs d'entreprise suggère la généralisation de la carte de paiement, la dépénalisation de l'acte de gestion et la création d'une association nationale des usagers de banque. À l'issue des travaux de la Journée de l'entreprise algérienne tenue par le Forum des chefs d'entreprise sous le thème de “L'entreprise algérienne : sa relation au système financier et bancaire national», lundi à l'hôtel El Aurassi, le FCE a élaboré un certain nombre de propositions pour, dit-il, un système financier et bancaire plus performants. Au nombre de onze, ces propositions englobent tous les aspects en rapport avec l'acte d'investir, à commencer par une plus grande implication du secteur privé national et par l'ouverture du secteur bancaire à l'initiative du secteur privé national et l'entrée en bourse des banques publiques actuelles. Le FCE propose également la mise sur pied d'institutions spécialisées dans le financement de la PME de manière à compléter l'offre de financement disponible sur le marché en fonds propres. Ce qui permettra à coup sûr aux projets de croissance d'entreprise de trouver une réponse financière. En matière de garanties bancaires, le FCE plaide pour mettre en place les conditions pour que la gestion du risque de crédit redevienne le cœur de métier des banques. Concernant la bourse d'Alger, le FCE évoque la nécessité d'atteindre la taille critique de capitalisation boursière. Pour y arriver, le Forum propose de lancer un plan déterminé de privatisation par la bourse de toutes les entreprises publiques éligibles immédiatement ou à terme. Il propose également la levée des obstacles réglementaires à la cotation en bourse des établissements financiers et en encourageant les banques filiales et banques étrangères à ouvrir leur capital à l'épargne algérienne. Il est aussi question, pour le FCE, de réviser la loi sur les sociétés de capital investissement et les décrets qui lui sont liés de façon à l'adapter à l'exercice professionnel de l'activité. Réviser la législation sur les fonds communs de placement de façon à permettre la structuration de FCPR (Fonds de placement à risque). Ces révisions permettront ainsi le développement du capital investissement et de fonds d'investissement de capital risque de droit algérien. Au chapitre de la fiscalité, le FCE estime qu'un système d'incitations fiscales adapté est indispensable pour encourager notamment les entreprises à ouvrir leur capital en bourse et pour mieux drainer l'ensemble des ressources d'épargne disponible vers l'investissement. Face au retard en termes d'implantation des banques et de développement des services bancaires, le FCE propose le développement du réseau bancaire national. Pour cela, il faudra lever les contraintes que les banques rencontrent, en particulier l'autorisation formelle préalable instaurée par la Banque centrale à l'ouverture de toute nouvelle agence. La mise en place d'un instrument de marché pour la couverture du risque de change s'avère nécessaire, selon le FCE, qui indique que le secteur bancaire national ne propose toujours pas, à ce stade, d'instrument financier permettant aux entrepreneurs de se couvrir de ce genre de risques qui ne fait pas partie de leurs activités. En plus de la généralisation de l'usage de la carte de paiement bancaire dans les transactions du commerce courant, le FCE propose la dépénalisation de l'acte de gestion. Ce phénomène est particulièrement handicapant dans le cas des banques publiques, dont les gestionnaires, appelés à financer l'activité économique, sont inévitablement soumis aux aléas du risque économique. Enfin, le FCE propose la mise en place d'une association nationale des usagers de banque. Le FCE compte porter ce projet d'association au cours des prochains mois, suivant les lois et règlements en vigueur. S. S.