Les banques doivent construire des relations durables avec le monde économique. Le vœu a été émis, hier, à Alger par Réda Hamiani, président du Forum des chefs d'entreprise (FCE) lors d'une journée de l'entreprise sous le thème « l'entreprisse algérienne : sa relation au système financier et bancaire national »« Au niveau des banques, en dépit des efforts consentis, il faudra construire un lien durable et uni, dans le but d'utiliser les ressources dans l'investissement », a suggéré le patron du FCE. Selon lui, les banques replacent 35% de leurs ressources à la Banque centrale pour avoir 0,5% de taux d'intérêt. Pour lui, il est urgent de relever le défi de la relance de l'économie par l'investissement productif d'autant que 35 milliards de dollars sont en circulation dans l'informel ce qui constitue, à ses yeux, un frein à l'investissement. Autre problème : le réseau bancaire dont dispose l'Algérie (près de 1 500 agences) est insuffisant. De plus, « le pays est noyé sous le cash car le règlement inter-banques est encore faible ». « Il faudra plus d'opérations de paiement entre banques », recommande M. Hamiani. A ce propos, il relève que depuis 15 ans, beaucoup d'argent a été dépensé pour le système de paiement par carte de crédit alors que celle-ci ne sert actuellement qu'au retrait d'argent. Et dans la perspective d'optimiser la relation entre les banques et les entreprises, M. Hamiani a annoncé la création future d'une Association des usagers des banques à l'image de l'Association des banques et des établissements financiers (Abef). Justement, le délégué général de l'Abef, Abderrazak Trabelsi, a tiré la sonnette d'alarme sur l'introduction du nouveau système comptable qui risque de constituer un frein au leasing, instrument de financement pour les TPE (toutes petites entreprises) qui constituent la plus grosse part du tissu économique avec 95%, selon l'enquête de l'Office national des statistiques (ONS). Ce qui entraînera la suppression de la spécificité fiscale du leasing. M. Trabelsi a aussi déploré le frein donné au marché obligataire ainsi que l'inadaptation du cadre réglementaire du capital investissement qui met dans le même cadre juridique les sociétés de gestion et les sociétés à capitaux. Côté entreprises, on note que les projets proposés, même rentables, souffrent de montages financiers mal faits.Pour sa part, Rachid Sekkak, DG de la banque HSBC, a indiqué que 2/3 de la population algérienne est bancarisée et il existe très peu de demandes de crédits en dehors du commerce extérieur. Et de conclure : « l'investisseur privé est une denrée rare ».