La restauration du vieux pont d'Assif Ousserdoun (la rivière du mulet) et de cette immense guérite, fleuron de l'architecture militaire, permettra aux générations à venir l'appropriation facile des pages de l'histoire de notre région. La daïra de Bouzeguène, région qui était l'un des bastions de la lutte armée pour le recouvrement de l'indépendance nationale, risque de voir disparaître tous les vestiges historiques qui retracent l'histoire d'un peuple qui aura, durant plus de sept ans et demi, tenu tête à l'une des plus fortes armées du monde. Les vestiges historiques militaires dont il s'agit sont toutes ces bâtisses qui ont servi à l'armée coloniale pour contrecarrer les assauts des valeureux combattants de l'ALN. Bouzeguène regorge de ces monuments, à l'image du vieux fort en pierre avec ses trois tours, qui a abrité l'ex-SAS de triste mémoire et qui fut le symbole même de la lutte âpre du peuple algérien. Tous ces vestiges font souvent l'objet de convoitises de personnes malintentionnées qui visent leur accaparement avant leur démolition. Le vieux fort de l'ex-SAS, s'il venait à accueillir une construction moderne, verrait son décor initial disparaître à tout jamais. C'est le même cas pour la guérite coloniale et du vieux pont d'Assif Ousserdoun, construits durant la guerre de Libération par l'armée coloniale et qui sont carrément laissés à l'abandon. Il faudrait procéder à leur restauration urgente pour préserver la valeur historique et touristique des deux monuments, qui sont construits à l'entrée ouest de la commune de Bouzeguène. Comment peut-on admettre le cisaillement de toute la balustrade du pont d'Assif Ousserdoun, mettant en danger les citoyens désirant se promener sur le pont ou visiter la célèbre guérite haute de 15 m ? Les tubes coupés à la tronçonneuse ont disparu pour être utilisés comme clôture ou support de vigne. D'aucuns s'interrogent sur le laxisme des services des travaux publics qui ne se manifestent presque plus sur ce tronçon routier, en grande partie détruit par les eaux pluviales. Avec la disparition de ces monuments historiques, c'est un pan de notre histoire qui périra sous les yeux des historiens et de ceux qu'on désigne par famille révolutionnaire. Bien que quelque peu tardif, le projet initié par l'association des enfants de chouhada Thanaïmt 57, et qui vise à récupérer les monuments et site historiques, arrive à point nommé pour mettre un terme à leur défiguration et à leur destruction. Plus de 50 ans après leur construction, ces monuments historiques qui se délitent devraient bénéficier de subventions pour leur remise en l'état initial, tels qu'ils ont été construits entre 1956 et 1960. Il faut s'estimer fiers de préserver les traces du passé dans l'intérêt des générations futures. La restauration du vieux pont d'Assif Ousserdoun et de cette immense guérite, fleuron de l'architecture militaire, permettra aux générations à venir l'appropriation facile des pages de l'histoire de notre région. La commémoration du cinquantenaire de l'Indépendance ne s'éloigne jamais de ces vestiges historiques porteurs de traces indélébiles de la révolution. C. N O