Une imposante marche a eu lieu dans la matinée d'hier à Azeffoun, ville côtière située à une soixantaine de kilomètres au nord-est de Tizi Ouzou, où des milliers de citoyens ont pris part à une manifestation de protestation initiée par le comité de village d'AIt-Illoul et la cellule de crise installée au lendemain du rapt qui a visé, jeudi, Ghilès Hadjou, un jeune âgé de 19 ans, fils d'un entrepreneur de la région. Parmi ces manifestants, on a noté la présence de nombreux élus d'Azeffoun et des communes environnantes comme Aghribs, Iflissen, Akerrou, Tigzirt et Aït-Chaffaâ. Les manifestants ont appelé à la libération de la jeune victime tout en condamnant énergiquement tous ces actes de kidnapping. La petite place de la mairie, où le rendez-vous a été donné, s'est avérée trop exiguë pour contenir la marée humaine venue prendre part à la marche. Les quelque 5 000 manifestants ont défilé dans les ruelles de la ville d'Azeffoun avant de se diriger vers le boulevard Yacef-Saâdi. Les protestataires ont scandé des slogans appelant à la libération immédiate et inconditionnelle du jeune Ghilès et n'ont pas cessé de condamner ce phénomène qui touche particulièrement la wilaya de Tizi Ouzou depuis plusieurs années. “Libérez Ghilès", “Stop aux kidnappings", pouvait-on lire sur les banderoles brandies par les marcheurs. La foule s'est arrêtée devant le siège de la daïra pour une prise de parole. Les membres du comité de village d'Aït-Illoul, intervenant en premier, ont exhorté les citoyens de la région à rester vigilants et mobilisés pour la libération du jeune Ghilès. Le père de la victime, Da Mohand, visiblement exténué par les trois jours sans nouvelle de son fils, a tenu à remercier tous les citoyens venus nombreux pour témoigner de leur solidarité agissante depuis jeudi passé. Le maire d'Aghribs, Irmèche Rabah, à son tour, a appelé tous les citoyens à “rester toujours debout face à ces terribles actes, à ne jamais céder au chantage et ne jamais baisser les bras devant de tels actes horribles, et ce, jusqu'à la libération de Ghilès", dira-t-il, sous les salves d'applaudissements de la foule, visiblement indignée face à cette tragédie survenue une semaine avant les fêtes de l'Aïd. Les manifestants se sont dispersés dans le calme vers 12h et aucun incident n'a été signalé. Il est à noter que, parallèlement à cette marche, la grève générale à laquelle a appelé la cellule de crise a été massivement suivie par l'ensemble des commerçants de la commune d'Azeffoun. Pour rappel, l'alerte de la disparition de Ghilès a été donnée par les habitants du village de Cheurfa, 5 km au sud de la ville d'Azeffoun, où le véhicule de la victime avait été retrouvé abandonné vendredi matin à proximité du village où ils s'apprêtaient à lancer une action de volontariat pour le nettoyage des routes. La nouvelle s'est répandue telle une traînée de poudre dans toute la région. Aussitôt l'alerte donnée, une cellule de crise avait été installée pour suivre l'évolution de cette affaire et mobiliser la population pour la libération du jeune Ghilès. Younès, le frère du jeune kidnappé, rencontré durant la manifestation d'hier, a affirmé que sa famille n'avait reçu aucun contact des éventuels ravisseurs comme il nous a révélé également que lui et son frère Ghilès avaient été déjà victimes, il y a deux ans, d'une tentative de kidnapping avortée. Le comité de village d'Aït-Illoul devait se réunir dans la soirée d'hier, avec la cellule de crise, pour décider des actions à entreprendre en cours de semaine pour libérer le jeune otage. A I