Dans le cadre des premières Rencontres du cinéma français (du 20 au 25 octobre), articulées autour de la projection de 9 films de la nouvelle création française, d'un cycle de quatre long-métrages et de trois courts-métrages dédié à Alain Resnais, d'une table ronde («Ecrire sur le cinéma aujourd'hui»), d'un master-class (encadré par Jean-Michel Frodon) et d'un atelier (sur le son), Noémie Lvovsky a présenté, dimanche à la Cinémathèque algérienne (26, rue Larbi Ben M'Hidi, Alger-centre), son dernier long-métrage, «Camille redouble», dans lequel elle tient le rôle principal -pour la première fois, l'actrice révélée dans «Ma femme est une actrice» d'Yvan Attal, est à la fois devant et derrière la caméra. Sorti en septembre dernier et primé à la Quinzaine des réalisateurs à Cannes 2012, «Camille redouble» est l'histoire de Camille Vaillant (Noémie Lvovsky) qui retourne au passé. Elle fait un saut dans le temps, retourne aux années 1980, retombe en adolescence, retrouve son lycée, ses amis, ses parents et son amoureux de l'époque, Eric (Samir Guesmi), qui est devenu dans le présent son mari. Est-ce que Camille réussira à changer son passé ? Est-ce qu'elle va éviter de refaire les mêmes erreurs ? Est-ce qu'on peut remonter le temps et le changer, sont les quelques questions qu'on se pose en tant que spectateur. Noémie Lvovsky, également coauteur du film, répond à toutes ces questions et à bien d'autres dans son film émouvant, qui vient nous rappeler qu'il ne sert à rien de changer les choses, et qu'il faut surtout agir sur l'instant. Il faut l'impacter, et savourer chaque instant. En gros, il ne sert à rien de vivre avec des si, il faut juste avoir le courage d'affronter son présent, en nous disant que nous ne sommes que la somme de nos expériences ratées ou réussies. «Camille redouble» est un film sensible et touchant, avec beaucoup de références artistiques et littéraires, dans lequel le personnage principal cherche à comprendre l'amour. Mais les voies de celui-ci sont plurielles... A l'issue de la projection, la réalisatrice a répondu aux nombreuses interrogations du public. R. C.