Résumé : Au petit matin, Sara se réveillera sur une bonne odeur de café. Yacine, voulant la gâter, lui avait préparé un petit-déjeuner copieux et l'incita à y faire honneur afin de reprendre des forces. Il lui reparlera de la scène de la veille et Sara s'apprêta à le mettre au pied du mur lorsqu'une urgence interrompt leur conversation. Elle se rappelle alors de Nassim. Elle compose aussitôt son numéro et comme s'il n'attendait que son appel, il répondit à la première sonnerie : - Sara ! Je me faisais un sang d'encre pour toi... J'ai tenté de te joindre mille fois et... - Désolée... je... je ne pouvais pas te répondre... J'ai préféré éteindre mon mobile... - Tu vas bien ma chérie ? - Oh... assez bien. J'ai toujours ces maudites nausées. - Tu devrais te nourrir mieux. Si tu continue à vomir ainsi, tu n'auras bientôt que la peau sur les os. - Je viens d'avoir droit à un petit-déjeuner consistant... J'étais malade dans la soirée, et ce matin Yacine avait voulu me gâter à sa manière. - Yacine... ? - Oui... Cela t'étonne ? - Non... mais je pense qu'à tes habitudes, tu n'as pas eu le courage de lui dire les choses en face. Sara soupire et repense à la découverte de la veille... Devrait-elle mettre Nassim au courant de la photo et du carnet qu'elle avait trouvé sous le lit ? Elle hésite et Nassim, n'ayant pas eu de réponse, poursuit : - Je savais que tu allais encore temporiser... - Non... je vais en discuter avec lui. Ne sois pas stupide Nassim... je suis bien plus impliquée que toi dans cette affaire. - Alors qu'attends-tu ? - Eh bien, franchement, je devais entamer le sujet avec lui dès son retour du cabinet mais il avait tardé et nous avions eu une petite dispute. Comme je me sentais trop malade pour lui tenir tête, j'ai préféré me mettre au lit sans attendre, puis je me suis endormie. - Et pour se faire pardonner, Yacine t'as servi un copieux petit déjeuner au lit. - Oui, mais cela ne veut pas dire que je vais lui pardonner ses incartades... - Alors... ? - Au moment où je devais reprendre la conversation de la veille et lui parler de mes intentions de le quitter, on l'avait appelé pour une urgence. Nassim s'emporte : - Toujours la même rengaine... Tu ne penses pas avoir assez tourné en rond ainsi ? - Je ne pouvais tout de même pas me coller à ses basques et l'empêcher de partir. Nassim pousse un long soupir : - Je vois que tu fais traîner les choses Sara... Le temps jouera contre nous, et tu te retrouveras bientôt dans de beaux draps. Elle allait riposter, mais il avait raccroché. Elle redépose son portable sur la table de nuit. Son regard accroche alors le carnet de la veille qui était déposé là et que Yacine n'avait même pas remarqué. La sonnerie de la porte la tire de ses méditations. Elle alla ouvrir. C'était Ghania, sa sœur, qui venait aux nouvelles. Elles s'embrassèrent et s'installèrent au salon. Ghania contemple sa sœur un moment avant de demander en souriant : - Alors comment te sens-tu ? Sara hausse les épaules : - Ça va... Ghania lui pince la joue : - On dirait que tu me caches quelque chose, petite sœur. - Que pourrais-je donc te cacher ? Nous avons eu quelques prises de bec Yacine et moi, voilà tout. Ghania se met à rire franchement : - Ce n'est pas une nouveauté... le contraire m'aurait plutôt étonné. - Pourquoi donc ? - Eh bien, parce que tous les couples qui se respectent passent souvent par là. Une règle inévitable pour tous... Sara pousse un soupir : - Mais Yacine semble me cacher des choses... Ghania lui pince encore la joue : - Cela fait à peine quelques mois depuis que vous êtes mariés... je ne vois pas ce qu'il pourrait bien te cacher. Sara serre ses deux mains l'une contre l'autre et lance : - Je crois qu'il me trompe. - Yacine te trompe... ? Avec qui ? La jeune femme se lève et se rendit dans sa chambre. Elle revint avec le carnet et le tendit à sa sœur : - Jette un coup d'œil là-dessus. Ghania ouvrit le carnet et scrute les premières pages, puis tombe sur la photo de la jeune femme. Elle relève les yeux et regarde Sara : - Tu vas trop vite en besogne petite sœur... c'est pour cette raison que tu as eu cette prise de bec avec ton mari ? - Non, pas précisément... il est rentré tard et je lui en ai fait le reproche. - Et pourquoi ne lui as-tu pas montré ces documents ? - Je... j'ai hésité... C'est... Je voulais d'abord en discuter avec toi... Je ne sais pas comment m'y prendre... Ghania sourit : - Non, ce n'est pas le cas. Tu voulais plutôt temporiser les choses, car tu n'étais pas sûre de ce que tu soupçonnais. - Comment ça pas sûre ? Regarde un peu ce qui est écrit sur la photo... Ghania tourne la photo et lit à haute voix : “A toi Kenza, avec tout mon amour". Elle redépose alors le carnet sur la petite table du salon et revint vers sa sœur : - Sara... Yacine t'aime beaucoup... Cette photo avait dû être prise bien avant votre mariage. - Qu'est-ce qui le prouve ? - Rien, bien sûr... mais si Yacine était encore en relation avec cette femme, il ne t'aurait pas épousée. - Qu'est-ce qui te fait dire ça ? - Eh bien, ma chérie, regarde un peu de plus près cette photo... Yacine me semble bien plus jeune... Et puis il y a des dates sur ce carnet qui remontent à plus de trois années. (À suivre) Y. H.