Résumé : Nassim était malheureux dans sa vie. Le vide affectif avait eu raison de son état d'âme. Longtemps, il avait erré comme un vagabond à la recherche de l'âme sœur, qu'il ne rencontra jamais. Il avait certes partagé la vie d'une femme durant deux années, mais cette dernière l'avait quitté sans crier gare. Depuis, aucune autre femme ne l'avait attiré. Sauf Sara ! Elle secoue la tête : -Pas vraiment. Yacine est un bon mari... Il est même amoureux de moi... Je tente de le rendre heureux... Il ne mérite pas que je sois insensible à toutes ses attentions... Nous sommes ensemble depuis quelques mois, et je n'ai jamais eu à me plaindre de lui. -Sauf, lorsqu'il rentre tard le soir. Elle hausse les épaules : -Son travail l'oblige à rester dans son cabinet jusqu'à une heure tardive... Il y a des concessions à faire dans un couple... Tu ne trouves pas ? Nassim prend une serviette et s'essuie les lèvres avant de répondre : -Oui... Il faut qu'il y ait des concessions... Mais... si jamais un jour, tu découvrais une autre vérité ? -C'est-à-dire ? -Je ne sais pas. Peut-être une relation extraconjugale par exemple... -Yacine... ? -Oui... Yacine... C'est tout de même un homme... Un bel homme... Et il a toujours eu du succès auprès des femmes... -Mais dans ce cas-là, pourquoi était-il resté célibataire aussi longtemps... ? -Je ne sais pas... Peut-être cherchait-il une femme comme toi... Et le jour où il t'a rencontrée, il n'a pas hésité à s'engager. Elle secoue la tête : -Je ne me suis jamais posé la question... Mais je sais que Yacine, n'est pas un homme à femmes... C'est quelqu'un de très réservé... Il ne pense qu'à son travail... -Et cela n'arrange pas non plus les choses dans un couple. Moi je ne laisserai pas ma femme se morfondre toute seule dans notre appartement, pour attendre des clients nocturnes... -Je ne peux pas partager ton avis Nassim... Il l'interrompt : -Tu sais pourquoi... ? Parce que ton sentiment envers lui n'est pas assez fort... Il n'y a pas d'amour entre vous... Il y a eu peut-être une attirance au début... Mais la flamme s'est éteinte parce que vous n'avez pas su l'alimenter. Sara dépose sa fourchette : -Il se fait tard Nassim... Nous devrions aller nous coucher... Il regarde la pendule sur la cheminée : -Il est une heure du matin... J'ai toujours été un couche- tard... Mais si tu es fatiguée... -Oui... Je ne tiens plus... Tu m'excuseras mais je devrais penser à aller me reposer. Elle contourne la table et s'apprête à quitter les lieux, lorsqu'il la retint par le bras : -Sara... Reste avec moi... Elle tente de dégager son bras, mais il la serre contre lui : -Je t'aime tant ma chérie... Je t'aime tant... Elle sentit ses jambes défaillir, et tente de se dégager de son étreinte. Mais il était bien plus fort qu'elle, et la retenait fermement. -Pourquoi refuses-tu d'écouter ton cœur ? Tu m'aimes. Cela se voit dans tes yeux... Elle ne répondit pas, mais met ses bras autour de son cou. Il la soulève alors et la dépose sur le tapis devant la cheminée. Le feu crépitait... On entendit les cliquetis de la pendule... La nuit avançait... Nassim se lève et éteignit la lumière. Au petit matin, quelque chose réveilla Sara. Elle tendit sa main et touche la toison de la peau d'ours sur laquelle elle s'était endormie. Elle se dégage de la lourde couette qui la couvrait et se demanda ce qu'elle faisait devant la cheminée alors qu'elle devait être dans sa chambre. Quelqu'un donne la lumière ! C'était Yacine ! -Sara ! Mais que fais-tu donc ici par ce froid... ? Elle s'étire et la mémoire lui revint... ! De cette nuit, elle se rappellera très longtemps ! Elle sursaute et se met à regarder autour d'elle : Nassim n'était pas là ! Elle pousse un long soupir de soulagement, avant de répondre à Yacine : -Je me suis endormie devant la cheminée... Nous... Nous étions en train de discuter tranquillement moi et Nassim, et le sommeil a fini par avoir raison de moi... Je n'ai pas l'habitude de veiller aussi tard. Elle indique la couette : -Nassim avait dû me couvrir alors que je dormais profondément. Yacine s'assoit auprès d'elle. Il avait les traits tirés : -Moi aussi j'ai dormi profondément jusqu'au petit matin... Mais une migraine atroce m'a réveillé. Sara se mordit les lèvres. Son mari était malade. Elle n'aurait pas dû l'abandonner ainsi... Comme pour camoufler sa culpabilité, elle se lève : -Je vais te préparer une tisane... Tu as peut-être pris froid... Si cela persiste, nous ferions mieux de consulter un médecin. (À suivre) Y. H.