C'est aujourd'hui que les 3 000 travailleurs de l'Enie décideront, à l'issue d'une assemblée générale, de poursuivre ou non le mouvement de grève entamé depuis lundi par les délégués des 15 sections syndicales. D'ici là, les travailleurs observent une neutralité face au conflit opposant l'administration et les 15 délégués dont 4 ont été transférés, hier matin, dans un état déplorable à l'hôpital Mustapha-Hassani. “Nous ne sommes ni avec l'administration ni avec le comité de participation mais nous sommes plutôt pour le dialogue et la sagesse face aux tournures aussi dangereuses que graves que prend le conflit”, devait dire Abdelkader l'un des plus anciens de l'Enie. Cette assemblée qui s'annonce houleuse, compte tenu des divergences de vue opposant le comité de participation et l'administration, intervient suite à une sanction prononcée contre un des délégués pour avoir manqué de respect à son supérieur hiérarchique, dira le chargé du personnel. Cette sanction, jugée arbitraire par les délégués des travailleurs, n'est qu'une petite goutte qui a fait déborder le vase sachant que le conflit tourne particulièrement autour de la gestion qualifiée de catastrophique par le président du comité de participation. Il s'agit, en réalité, des engagements non tenus par des responsables. Quant à la plate-forme de revendications, elle porte, entre autres, sur l'augmentation à 100% du salaire, l'amélioration de la situation socio-professionnelle, l'octroi de 6 000 DA comme allocation familiale et encouragement des promotions internes. Pour sa part, le directeur général de l'entreprise laisse entendre que ces agissements néfastes portent préjudice à l'entreprise au moment où celle-ci a besoin plus que jamais de la réunification des rangs afin de se faire une place sur un marché soumis à une concurrence rude et féroce. À noter enfin que l'union locale UGTA a rendu public, hier, un communiqué à travers lequel elle dénonce le comportement “belliqueux” des membres du CP et interpelle son président à mesurer les conséquences désastreuses qui pourraient en découler de ce bras de fer qui n'a que trop duré. B. H.