Le professeur Aomar Ammar Khodja, du service de dermatologie du CHU Mustapha-Pacha et membre du Réseau international du psoriasis, a animé, hier à l'hôtel Hilton, une conférence de presse autour de cette maladie, touchant près de 500 000 personnes en Algérie, soit une prévalence d'un peu plus de 1%. “La reconnaissance du psoriasis est un enjeu majeur pour convaincre les autorités sanitaires de faciliter sa prise en charge", a d'emblée indiqué le professeur Ammar Khodja, ajoutant que “le psoriasis n'est pas une maladie de peau bénigne, contrairement à ce que pensent encore de trop nombreuses personnes". Il faut savoir que le psoriasis est une affection cutanée chronique de cause inconnue. Cette maladie de la peau, constituée de plaques rouges qui desquament en permanence, n'atteint que l'espèce humaine. Non contagieux, ne mettant jamais la vie en danger, le psoriasis peut, en revanche, être grave sur le plan psychologique en cas d'atteinte étendue et très visible au visage, au dos et aux mains. Il peut perturber les relations avec soi-même ou avec autrui. Au mal qui ronge ces malades, s'ajoute une souffrance psychique car, tient à souligner le conférencier, “les patients sont confrontés aux idées reçues (peur de la contagion, mauvaise hygiène...) et ont souvent honte d'avouer qu'ils souffrent de psoriasis". Conséquence : on observe un taux élevé de dépression chez ces patients dont certains tentent de dissimuler l'aspect inesthétique de la maladie par un choix de vêtements adéquats. Le professeur Ammar Khodja plaide en faveur de la reconnaissance de cette pathologie comme une affection de longue durée. Cette reconnaissance permettra, selon lui, un accès plus facile à l'ensemble de l'arsenal thérapeutique et une meilleure qualité de vie. “La reconnaissance, cela veut dire une prise en charge plus importante de cette maladie qui est très affichante", nous déclare-t-il, soulignant que 50% des personnes atteintes de cette maladie ne viennent pas se soigner. Or, dans ces cas précisément, le recours aux soins est très important. D'autant que sur le plan du traitement, les progrès sont constants grâce à la découverte de nouveaux médicaments permettant souvent des rémissions complètes et prolongées. NH.