«La reconnaissance du psoriasis est un enjeu majeur dont il faut convaincre les autorités sanitaires pour faciliter sa prise en charge», a précisé le professeur Aomar Amar-Khodja, lors d'une conférence de presse tenue hier à l'hôtel Hilton, dans le cadre de la célébration de la Journée mondiale du psoriasis. Le psoriasis n'est pas une maladie de peau bénigne, contrairement à ce que pensent encore de nombreuses personnes. Cette maladie se caractérise par des plaques rouges qui se couvrent d'épaisses squames blanches. Les coudes, les genoux, le bas du dos, le cuir chevelu, les pieds, les ongles ou les plis sont les plus souvent touchés, a fait savoir le professeur Amar-Khodja. Peur du regard de l'autre, perte de confiance en soi...les conséquences psychologiques du psoriasis sont importantes. Les personnes atteintes vivent une véritable souffrance psychique conduisant à un comportement d'évitement à l'égard de leurs proches, de leur partenaire et de leur famille. Elles sont confrontées aux idées reçues (peur de la contagion, idée que c'est dans la tête, mauvaise hygiène...), et on a honte d'avouer qu'elles souffrent de psoriasis. Conséquence : un taux de 11% de dépression chez les patients. L'impact du psoriasis sur la vie affective et sociale des personnes atteintes de cette maladie est donc très important, de même que le retentissement sur l'apparence et l'estime de soi. Ainsi, l'aspect inesthétique oblige un choix de vêtement pour dissimuler les lésions.Le même interlocuteur a fait savoir que les préoccupations actuelles vont vers la reconnaissance de cette maladie comme affection de longue durée, qui est un enjeu majeur dans notre pays. Elle permettra aux patients d'avoir un accès plus facile à tout l'arsenal thérapeutique disponible ainsi qu'à l'évaluation de leur qualité de vie pour une meilleure prise en charge. Donnant l'exemple du colloque organisé par l'association pour la lutte contre le psoriasis, exposant les résultats de l'enquête IPSOS réalisée pour LEO pharma auprès de plus de 1 000 personnes malades, sous forme d'entretien téléphonique, cette étude indique que près de 20% des personnes interrogées pensent que le psoriasis est contagieuse ; plus de 20% ignorent qu'hygiène et cette maladie n'ont aucun lien ; 70% ne savent pas que les personnes atteintes doivent suivre un traitement ; 1/3% personnes réticentes à faire la bise, 44% réticentes à l'idée d'avoir les relations sexuelles avec une personne atteinte. La reconnaissance de la maladie, l'évaluation de sa qualité de vie et sa meilleure prise en charge sont des enjeux majeurs pour réduire le pourcentage de psoriasis, a conclu professeur Amar-khodja.