Adda Chentouf, universitaire, chercheur et passionné de cinéma, a publié, à l'automne 2012, le document, “Le cinéma algérien. Entre hier et aujourd'hui". Un livre, en langue arabe, de 166 pages, dans lequel il s'intéresse au parcours et à l'évolution du cinéma algérien, et qui s'articule autour de cinq chapitres : “La naissance" (1960), “L'âge d'or" (1970), “Les années de déclin" (1980), “Les années de crise" (1990), et “Une reprise timide"(2000). L'idée du livre est venue à Adda Chentouf, professeur à l'université de Saïda, suite à un constat selon lequel les étudiants et donc la jeune génération connaissaient trop peu les classiques du cinéma algérien. L'auteur, qui compte traduire lui-même cet ouvrage vers le français, a travaillé à partir de ses archives personnelles, mais il a aussi pris contact avec la Cinémathèque, le CNC et l'association Lumières. Il s'est aussi basé sur trois livres de référence pour les années 1970/80, à savoir “Le cinéma algérien" de Lotfi Maherzi, “En attendant Omar Gatlato" de Wassyla Tamzali, et “Le Miroir apprivoisé" d'Abdelghani Megherbi. Adda Chentouf recense dans son ouvrage environ 150 longs-métrages produits par l'Algérie (et quelques coproductions). Une filmographie riche et variée, oscillant entre le cinéma d'auteur et le cinéma commercial. Après les thématiques de la guerre et de la révolution, le cinéma algérien s'oriente vers d'autres thématiques, avec “Omar Gatlato", chef-d'œuvre de Merzak Allouache, que l'auteur appelle “le film de rupture". Les thèmes prennent une tournure plutôt sociale. En fait, les cinéastes algériens ont toujours accompagné les changements et autres bouleversements qu'a connus l'Algérie, durant ces cinquante dernières années. Après l'enthousiasme qui a tant caractérisé les deux premières décennies après l'indépendance, le cinéma algérien a connu une période de déclin, à partir des années 1980. Des changements s'opéraient dans la société, la situation politique changeait également, et le public commençait à déserter les salles, notamment en raison de l'avènement de la parabole et l'apparition de la vidéo. La décennie noire a plongé les salles de cinéma dans l'obscurité la plus totale, et la plupart ont fermé leurs portes. Dans les années 2000, la vie a repris ses droits, et le cinéma reprend timidement, même si le potentiel humain existe bel et bien. L'auteur de l'ouvrage écrit sa conclusion sous forme de propositions, dans l'espoir de rendre au cinéma algérien la place qu'il occupait autrefois...il n'y a pas si longtemps ! R. C. “Le cinéma algérien. Entre hier et aujourd'hui" d'Adda Chentouf. Document, 166 pages. Editions Dar El Gharb, septembre 2012, 500 DA.