Alors que la France n'épargne aucun effort pour obtenir en décembre le feu vert du Conseil de sécurité pour une intervention militaire au nord du Mali, après l'approbation du plan d'opération par les chefs d'Etat et de gouvernement de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest, lors du sommet d'Abuja au Nigeria, il y a quelques jours, l'envoyé spécial de l'ONU au Sahel, Romano Prodi, a déclaré, hier à Rabat, que les experts s'accordent à dire qu'une action militaire dans le nord du Mali ne sera possible qu'en septembre 2013. “Tous les experts (politique et militaire) sont d'accord pour dire qu'une intervention militaire ne pourrait avoir lieu qu'en septembre 2013", a affirmé M. Prodi, qui s'exprimait en français lors d'une conférence de presse après des entretiens avec le ministre marocain des Affaires étrangères, Saâd Eddine El-Othmani. À propos de cette intervention armée internationale pour chasser les terroristes, l'ancien président du Conseil italien a estimé “qu'il faut préparer une action militaire pour être crédible et ma mission c'est de faire tout pour la paix et éviter la guerre", plaidant pour la recherche d'une solution politique au Mali et dans le Sahel. De son côté, le chef de la diplomatie marocaine a affirmé que son pays n'est pas enthousiaste pour une action militaire, indiquant que la stratégie du royaume vis-à-vis du Mali privilégie d'abord un règlement politique. Il a précisé que le Maroc souhaitait épuiser toutes les solutions pacifiques avec le soutien des pays voisins et de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest. Les déclarations de Romano Prodi interviennent après celles faites quelques heures auparavant par le président François Hollande, qui a exclu toute “discussion avec des groupes liés au terrorisme" dans le nord du Mali contrôlé par des islamistes armés dont certains liés à Al-Qaïda, à l'issue d'un entretien avec le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz. “J'ai souligné qu'il y avait des progrès, grâce à la pression des Africains eux-mêmes par rapport à la perspective d'une intervention" de troupes africaines dans le nord du Mali “et qu'il y avait un dialogue politique", a déclaré à la presse le chef de l'Etat français. Mais ce dialogue politique doit “être lui-même éclairci, c'est-à-dire qu'il ne peut pas y avoir une discussion avec des groupes qui sont liés au terrorisme", a-t-il souligné. Selon un communiqué de l'Elysée, M. Hollande a aussi “souligné le rôle actif de la France au sein du Conseil de sécurité des Nations unies en faveur de l'adoption d'une résolution, au cours du mois de décembre, autorisant le déploiement d'une force africaine au Mali". Mohamed Ould Abdel Aziz a affirmé qu'il partageait “avec la France la même volonté d'en terminer avec ce foyer de terrorisme au Sahel". “La situation est extrêmement difficile" mais “je crois que nous allons pouvoir traiter et régler définitivement ce problème" du terrorisme “qui mine le développement de notre région", a-t-il déclaré aux côtés du président français. “L'approche actuelle, c'est d'engager des forces mais aussi de continuer à dialoguer et à discuter pour essayer d'engager un processus qui puisse mettre fin" à cette situation, a-t-il poursuivi. R. I./Agences